Après les moissons, l'heure est au déchaumage des champs

Que se passe-t-il dans nos campagnes entre deux récoltes? Deux fois par mois, Terre&Nature chausse les bottes et vous emmène à la découverte des facettes moins connues du travail de la terre.
7 août 2024 Lila Erard
© DR

Malgré un début d’été pluvieux, les moissons ont eu lieu le mois dernier en Suisse, avec quelques semaines de retard selon les régions. Sur certaines parcelles de céréales, seuls les chaumes sont encore visibles, soit la partie des tiges restées sur pied après le passage de la moissonneuse-batteuse. Ce n’est qu’une question de temps: d’ici quelques jours, celles-ci seront enfouies sous terre afin de favoriser leur décomposition.

Cette technique culturale, appelée déchaumage, est pratiquée dans la majorité des exploitations du pays, qu’elles soient en agriculture conventionnelle ou biologique. C’est notamment le cas à la ferme Bout-Dessous, à Fahy (JU), qui a récolté cette année blé, colza et orge sur une quinzaine d’hectares. «J’effectue ce travail superficiel du sol dès que possible après la moisson, explique l’agriculteur Valentin Theubet, qui utilise une déchaumeuse à dents fixée derrière son tracteur. L’idée est de retourner la terre entre cinq et dix centimètres sur toute la surface.»

Combattre les repousses

Pour le Jurassien, cette opération présente plusieurs avantages. Tout d’abord, elle lui permet de préparer le sol avant la mise en place d’une culture intercalaire, destinée par exemple à la production de fourrage. 
«Si on ne le fait pas, les chaumes restent en surface 
et se retrouvent dans ce qui deviendra la nourriture des bovins, ce qui n’est pas souhaitable.»

Cela permet également d’éviter les repousses de la même plante dans les cultures suivantes, ainsi que celles de végétaux indésirables. «Il faut les combattre à ce moment-là, sinon ils restent dans le sol. Pour ce faire, 
il peut être nécessaire de déchaumer plusieurs fois, comme je le fais par exemple pour l’orge en raison 
de la présence de chardons. Dans de bonnes conditions, les stolons sont ramenés à la surface et sèchent. Je les laisse ensuite germer quelques jours puis je passe de nouveau», détaille le paysan bio. Cette manœuvre permet aussi d’éloigner les ravageurs comme les rongeurs et de remplacer le passage de la charrue.

Travail en surface

Mais le déchaumage n’a pas que des aspects positifs. Réalisé trop en profondeur et de manière répétée, 
il perturbe le sol et dégrade sa matière organique. «J’essaie donc de rester en surface et de le faire le moins possible. De plus, il me tient à cœur de protéger le sol, en ne le laissant pas nu au-delà de sept semaines après la récolte», affirme celui qui participe à la mesure fédérale Couverture appropriée du sol depuis 2022.

«Il faut prendre au maximum soin de cette ressource. Malgré tout, le déchaumage reste nécessaire et efficient», conclut l’agriculteur.

Envie de partager cet article ?

Achetez local sur notre boutique

Découvrez les produits

À lire aussi

Accédez à nos contenus 100% faits maison

Abonnez-vous

La sélection de la rédaction

Restez informés grâce à nos newsletters

Inscrivez-vous
Icône Connexion