Des pattes de moutons examinées avec attention

Que se passe-t-il dans nos campagnes entre deux récoltes? Deux fois par mois, Terre&Nature chausse les bottes et vous emmène à la découverte des facettes moins connues du travail de la terre.
5 mars 2025 Milena Michoud
© Adobe Stock

Depuis plusieurs années, le piétin – cette maladie bactérienne qui se loge dans la corne des onglons des moutons – sévit dans nos campagnes. Douloureuse et très contagieuse entre les ovins, cette épizootie fait désormais l’objet d’un programme de lutte coordonnée à l’échelle nationale.

Dans ce cadre sont souvent abordées les mesures d’assainissement strictes suivies par les éleveurs en cas de découverte de la bactérie sur leurs bêtes. Moins connue, une étape est néanmoins essentielle pour permettre aux vétérinaires cantonaux d’évaluer si une ferme est indemne ou touchée par la maladie, et, si nécessaire, d’ordonner sa mise sous séquestre: les prélèvements.

Examen de toutes les bêtes

Depuis octobre dernier, mandatés par les vétérinaires cantonaux, des préleveurs – vétérinaires ou détenteurs de moutons dûment formés – se répartissent les exploitations du pays pour garantir que toutes soient examinées. Jules Jeanneret fait partie de la vingtaine de préleveurs du canton de Vaud.

«Pour les domaines de moins de 30 bêtes, on effectue la prise d’échantillons sur chacune d’entre elles, relate-t-il. Quand les cheptels dépassent ce nombre, on analyse 30 ovins en privilégiant les animaux à risque: en premier lieu ceux qui boitent, mais aussi les derniers achetés ainsi que les béliers.»

La raison? Ils passent d’exploitation en exploitation et sont donc davantage susceptibles de contracter et de propager la bactérie. Vient alors la prise d’échantillons. «Elle se réalise par écouvillonnage des espaces interdigités», indique Giovanni Peduto, vétérinaire cantonal vaudois. «On passe un coton entre les onglons des quatre pattes des moutons», synthétise Jules Jeanneret.

Encore des tests à effectuer

Pour ce faire, il est assisté de l’éleveur, qui maintient la bête assise pendant l’opération. Le préleveur compte une heure trente pour chaque visite chez les agriculteurs. «Ils ont souvent des questions. Ce temps nous permet également d’échanger autour de la procédure.»

Les échantillons sont ensuite traités par test PCR dans le laboratoire d’analyses vétérinaires Galli-Valerio, à Lausanne. Avec quels résultats? Le vétérinaire cantonal mentionne que 16% des domaines ont été testés positifs. Sur 577 exploitations vaudoises, il en reste encore une centaine à dépister. Elles le seront certainement d’ici au 31 mars. «Passé cette date, nous continuerons à réaliser des prélèvements, mais les exploitations qui n’auront pas présenté des résultats négatifs au piétin seront automatiquement mises sous séquestre», explique le vétérinaire cantonal vaudois.

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