La nouvelle pyramide alimentaire repense l'équilibre de nos assiettes
La pyramide alimentaire est un outil visuel qui s’adresse aux consommateurs adultes et en bonne santé âgés de 18 à 65 ans. Son objectif est d’offrir une vue d’ensemble sur l’équilibre nutritionnel à observer dans leur assiette en décrivant les groupes d’aliments à privilégier et, à l’inverse, ceux qu’il vaut mieux limiter.
En Suisse, elle existe depuis 1998 et a évolué au fil des années en fonction de l’avancée des connaissances scientifiques dans les domaines de la nutrition, de la santé ou encore de l’environnement. Après deux premières actualisations en 2005 et en 2011, la pyramide alimentaire vient de subir une troisième révision.
Moins de viande, plus de légumineuses
Ces changements ont été présentés le vendredi 13 septembre dernier à Berne lors du congrès annuel de la Société suisse de nutrition (SSN) et ont été décidés en étroite collaboration avec l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) ainsi que d’autres mandataires.
L’un des objectifs principaux de cette mise à jour était de prendre davantage en compte les aspects liés à la durabilité. Si les produits laitiers demeurent toujours bien présents, avec deux ou trois portions de laitages non sucrés journalières recommandées, la nouvelle pyramide préconise en revanche une nette diminution de la part de viande rouge au profit d’autres sources de protéines, comme le poisson et les œufs, mais surtout les légumineuses (lentilles, pois chiches, fèves, haricots rouges ou blancs, soja).
«En reformulant les recommandations et la pyramide alimentaire correspondante, nous avons pu donner davantage de poids aux sources de protéines végétales, notamment grâce au nouveau nom du groupe «Légumineuses, œufs, viande et autres», explique Esther Jost, directrice de la Société suisse de nutrition. La nouvelle version de la pyramide alimentaire conseille ainsi de se limiter à deux ou trois portions de viande par semaine au maximum (y compris la volaille et les produits carnés transformés).
Vives réactions
Cette diminution de la consommation de produits carnés a logiquement suscité de vives critiques de la part de Proviande. «Dans la nouvelle pyramide alimentaire, à moitié cachée derrière une brique de tofu, se trouve une petite poitrine de poulet. La viande rouge, par exemple du porc ou du bœuf, est inexistante. Proviande ne comprend pas ce déclassement graphique de la viande et exige une meilleure visibilité», s’est défendu la faîtière dans un communiqué.
À l’inverse, les associations environnementales BirdLife, Greenpeace et le WWF regrettent que les nouvelles recommandations ne limitent pas davantage les denrées d’origine animale. «La Confédération a pour objectif de réduire d’ici à 2050 l’empreinte climatique de l’alimentation d’au moins deux tiers par rapport à 2020. L’élevage est le principal responsable des émissions d’azote en Suisse. Celles-ci polluent l’eau potable et augmentent la pollution de l’air.
Manger plus local
À cela s’ajoutent les effets sur la santé causés par le réchauffement climatique. Selon l’OFEV, 542 décès liés à la chaleur ont été enregistrés en Suisse au cours du seul été 2023. De fait, une réduction de la consommation d’aliments d’origine animale est bénéfique pour l’environnement et la santé», argumentent BirdLife, Greenpeace et le WWF dans un communiqué.
En plus des trois portions quotidiennes de produits céréaliers et pommes de terre, la Société suisse de nutrition préconise toujours de manger cinq portions de fruits et légumes par jour (si possible trois de légumes et deux de fruits). Et rappelle que l’idéal est de varier les couleurs et d’en consommer certains crus, afin de bénéficier pleinement de leurs nutriments.
La nouvelle pyramide alimentaire met également l’accent sur la provenance des denrées et leur saisonnalité. Elle rappelle ainsi qu’il vaut mieux privilégier les fruits et légumes locaux de saison et éviter autant que possible ceux issus de l’importation.
+ d’infos www.sge-ssn.ch
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