«La Suisse doit sélectionner ses propres plantes pour être autonome»

Notre pays a-t-il toujours été actif dans la sélection végétale?

La Suisse dispose d’une longue tradition dans ce domaine. Au début du XX^e siècle, des semences régionales étaient systématiquement collectées dans des établissements à Lausanne et à Oerlikon (ZU). À cette époque, des programmes ciblés étaient financés par l’État pour développer un vaste éventail d’espèces. Les obtenteurs collaboraient avec les agriculteurs, dont la participation était encouragée par des subventions. Mais dans les années 1980, plusieurs de ces projets ont été abandonnés à la suite de coupes budgétaires et le matériel génétique a été en partie cédé à des privés.

Est-ce pour cela que le centre de compétences pour la sélection végétale suisse, aussi appelé Swiss Plant Breeding Center (SPBC), a été créé?

Exactement. Cette structure a vu le jour en 2022 sous l’impulsion de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique FiBL, d’Agroscope, de l’EPF de Zurich, ainsi que des entreprises Sativa Rheinau AG et Delley semences et plantes AG, avec le soutien de l’Office fédéral de l’agriculture. Dans le cadre de la Stratégie pour la sélection végétale 2050 de la Confédération, il a été reconnu qu’une telle structure était nécessaire en Suisse. Une association de soutien a aussi été créée en octobre dernier. L’objectif était de mettre en réseau les sélectionneurs, leur offrir un soutien technique, un savoir-faire et des compétences pour réaliser leurs projets, ainsi que les aider à mettre en pratique les résultats de la recherche appliquée dans leur programme de sélection. À terme, l’idée est de faciliter et d’accélérer le développement de variétés robustes adaptées aux conditions de production et de marché helvétiques.

+ d’infos www.spbc-plantbreeding.ch