Le théâtre met en pièce la lourde charge administrative des paysans
Samedi 20 mai 2017. Un paysan est abattu de trois balles, dont deux dans le dos, par un gendarme en Saône-et-Loire (F). Cet éleveur bio de 37 ans était recherché depuis neuf jours, après s’être enfui de son exploitation alors que ses vaches allaient être saisies. Celui qui était aussi syndicaliste militait contre l’industrialisation de l’agriculture et se disait harcelé par l’administration depuis plusieurs années, à coups de contrôles vétérinaires et de mises en demeure.
Depuis sept ans, sa famille attend la tenue d’un procès, mais la justice tarde, empêtrée entre les arguments de légitime défense de l’accusé, un soupçon de pollution de la scène de crime et des inspections jugées «irrégulières» sur la ferme.
Un engrenage infernal
Conçue de manière quasi documentaire, la pièce se focalise sur les témoignages des proches de la victime, reconstituant les événements qui ont précédé la cavale. Parmi eux, sa sœur, la mère de son meilleur ami et son compagnon de lutte. «Ces personnages racontent l’isolement et le manque de solidarité du milieu, mais aussi l’amour indéfectible de la terre. Aujourd’hui, les paysans sont tiraillés entre les objectifs de productivité imposés par le marché et leur désir de respecter le vivant. On ôte le sens même de leur travail», déclare celle qui est aussi comédienne.
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