Les vaches retrouvent leurs vertes pâtures

Se reconvertir à l'agriculture biologique, qu'est-ce que ça signifie vraiment à l'échelle d'une exploitation? Mois après mois, notre chronique suit cette aventure au plus près
du terrain aux côtés du Vaudois Antoine Freiburghaus.
23 avril 2025 Clément Grandjean

Une légère bruine tombe sur le coteau, faisant briller d’un éclat nouveau le vert de l’herbe et le dos sombre des black angus. Il y a quelques semaines, les animaux ont repris le chemin des prés.

«La pluie va faire du bien, note Antoine Freiburghaus. On a eu un hiver idéal, mais le manque de précipitation a ralenti la pousse de l’herbe. L’an dernier, à la même période, elle m’arrivait déjà au genou.»

Gérer les changements

Depuis la première semaine d’avril, il a fait sortir sa quarantaine de vaches de manière progressive, pour qu’elles se réhabituent gentiment à l’herbe. «En agriculture conventionnelle, on peut leur donner des compléments alimentaires, sous forme de bolus, pour faciliter la transition entre le silo et l’herbe. Ce n’est pas autorisé en bio, ce qui veut dire qu’il faut gérer ce changement autrement afin d’éviter des problèmes digestifs. Mais ce n’est pas compliqué.»

En fait, le Bellerin avoue que si la reconversion entraîne son lot de remises en question et une charge de travail parfois plus importante, ça n’a pas vraiment été le cas en ce mois d’avril: «Je n’ai pas eu à changer mes habitudes concernant la mise au pâturage. Le travail de préparation des parcs et des clôtures, certes exigeant, est rigoureusement le même qu’on soit en bio ou non.»

Plus de sueur, moins de soucis

Pour le moment, les bêtes sont réparties dans deux parcs: les mères et leurs veaux au-dessus de la ferme, les jeunes de l’an dernier en contrebas – la moitié d’entre eux montera à l’alpage dans un peu plus d’un mois, tandis que l’autre partira pour la boucherie. En attendant, il reste beaucoup à faire à la ferme, et tandis que l’herbe pousse, les adventices aussi, leur gestion s’ajoutant aux tâches habituelles. Cette question est souvent au cœur des inquiétudes des agriculteurs envisageant une reconversion.

«Lutter mécaniquement contre les mauvaises herbes prend du temps, reconnaît Antoine Freiburghaus. Dès que j’ai une heure de libre, le prends ma fourche à rumex et m’attaque à une parcelle. En revanche, cela a ses avantages: je n’ai plus à me soucier du délai d’attente, allant d’une à deux semaines, qu’impliquent les herbicides.

Le trentenaire peut à présent planifier la suite des travaux: dès que la température le permettra, il sèmera le maïs. En parallèle, il faut gérer les pâtures, pratiquer les premières fauches et se préparer à monter à l’alpage. Cette fois, la saison a vraiment démarré.

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