Place à la prétaille des ceps
Lorsque les vignes sont délestées de leurs raisins, on pourrait penser que les vignerons les délaissent pour s’occuper du travail en cave. Il n’en est rien. «Après les vendanges, on contrôle et on refait les murs en terrasses qui sont endommagés. On répare aussi les accès aux parchets», lâche Benoît Dorsaz, qui prend soin de 5 hectares de vignes à Fully (VS).
Travaillant en biodynamie depuis 2020, le producteur valaisan attend également que toutes les feuilles tombent des ceps, après un bon coup de froid, pour les prétailler. «Une fois qu’elle a mûri ses raisins, pour assurer sa descendance, la plante doit faire des réserves vitales en vue de l’hiver. Elle se prépare en faisant descendre les sucres présents dans ses sarments pour les injecter dans son tronc et ses racines. Ils se transforment en amidon, détaille Benoît Dorsaz. Cela assure la survie des ceps pour l’année suivante.»
Gain de temps en vue
Aussi le viticulteur coupe-t-il une partie des sarments, ce qui l’aidera à mieux tailler la vigne par la suite, en choisissant les bons yeux. «Il ne faut pas le faire trop vite, au risque d’affaiblir la plante, ajoute-t-il. Certains le font en novembre, d’autres attendent carrément le mois de janvier.»
Cette opération permet aussi de nettoyer les fils de fer du haut. «La prétaille est un gain de temps et on peut la réaliser avec une machine, poursuit Benoît Dorsaz. On laisse les trois ou quatre sarments que l’on a coupés sur le sol, entre les lignes. Ils se transformeront en humus pour nourrir la vigne.»
La taille en tant que telle sera réalisée le plus tard possible, généralement l’an prochain. «En la repoussant aussi longtemps qu’on le peut, on lutte indirectement contre le risque de gel qui peut nuire à nos cultures, en ralentissant le débourrement de la vigne au printemps.»
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