Séchées, les feuilles de tabac sont prêtes à être livrées

Que se passe-t-il dans nos campagnes entre deux récoltes? Deux fois par mois, Terre&Nature chausse
les bottes et vous emmène à la découverte des facettes moins connues du travail de la terre.
24 septembre 2024 Céline Duruz
© Adobe Stock

Alors que la cueillette du tabac se termine dans les champs suisses, les premiers producteurs d’herbe à Nicot ont commencé à faire de la place dans leurs hangars, en décrochant les feuilles qui y sèchent depuis des semaines.

«Ils dépendent d’abord les lattes de feuilles basses de la variété Burley, détaille le vulgarisateur tabacole d’Agridea, Jean-François Vonnez. Quand elles se colorent en brun chamois et que leur côte est bien sèche, elles sont prêtes à être livrées à la Société coopérative pour l’achat du tabac indigène (SOTA) à Payerne (VD).»

Taux d’humidité à surveiller

Auparavant, les agriculteurs doivent trier les feuilles récoltées durant l’été. Elles ne doivent pas avoir totalement séché, au risque de se casser lors du transport.

«Les taxateurs acceptent les lots avec un taux d’humidité variant de 22 à 26%, poursuit Jean-François Vonnez. Souvent, les producteurs savent quand les décrocher grâce à leur expérience de la plante. D’autres se basent sur les données d’humidimètres, que l’on utilise normalement pour mesurer le taux d’humidité des bottes de foin.»

Le séchage à l’air libre dans les hangars n’étant pas toujours uniforme, ils doivent trier le tabac à la main, éliminant notamment les feuilles tachées par le mildiou.

Trois variétés cultivées

«Cette année, la qualité du tabac est globalement bonne, mais certains champs de Burley ou de Virginia ont souffert de ce champignon, confirme-t-il. Il diffère de celui qui s’attaque aux patates, mais laisse des taches brunes sur les feuilles qui doivent donc être éliminées.»

Les plus belles sont ensuite conditionnées dans des balles de 25 kg, qui sont livrées à la centrale payernoise, pour y être à nouveau triées en fonction de leur qualité par les taxateurs de la SOTA.

Livraisons échelonnées

«Le Virginia, également cultivé en Suisse, est quant à lui séché dans des fours pendant environ une semaine, jusqu’à ce que sa teinte vire au jaune, note Jean-François Vonnez. Il sera livré dans un second temps. Suivront les feuilles de Burley qui ont séché sur tige et doivent s’en séparer avant d’être vendues. En tout, nous attendons entre 850 et 900 tonnes de tabac, toutes catégories confondues, cette année.»

La totalité de la récolte indigène sera ensuite conditionnée – c’est-à-dire que les limbes seront séparés 
de la nervure centrale des feuilles – et stockée dans l’entreprise Fermenta, à un taux d’humidité cette fois de 12% maximum.

«Nous espaçons les livraisons de septembre à mars afin que l’on puisse échelonner les achats et le traitement de l’ensemble de la production suisse», conclut le vulgarisateur tabacole.

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