Les rennes donnent au Haut-Valais un air de Grand-Nord
Une filière confidentielle
Dans l’enclos voisin, Ailo garde ses distances. Nouvel arrivé, ce mâle a une mission importante: apporter de la diversité génétique au troupeau. «C’est très difficile de trouver du sang neuf. Sur les quelques dizaines de rennes détenus en Suisse, deux tiers ont un lien de famille. Et la plupart des mâles restants sont castrés.» C’est pour contribuer à la bonne santé des populations que Reto Summermatter planifie soigneusement la reproduction de ses animaux. Il prévoit d’augmenter la taille de son petit cheptel jusqu’à une dizaine de bêtes. Il n’a d’ailleurs aucun mal à vendre ses jeunes: «Il y a beaucoup de demande. En trois coups de fil, ils sont placés.»
Les éleveurs suisses se comptent sur les doigts d’une main. Si la viande constitue certes un débouché, les animaux sont, dans la grande majorité, destinés à des animations en public ou à des séances photo. Pas de ça chez Reto Summermatter: «J’accueille volontiers des visiteurs ou des médias si j’ai le temps, et il m’arrive d’être sollicité par des enseignants du village, mais mes rennes ne sont pas des bêtes de foire.» Sans surprise, les demandes explosent durant le mois de décembre. La question que l’on pose le plus souvent au Valaisan? «Si les rennes peuvent voler», sourit-il.
Lichen, mon délice gastronomique
La base de l’alimentation du renne dans son environnement natal, c’est le lichen. À la mauvaise saison, il gratte la neige pour extraire cette manne, véritable bombe de glucides proliférant même en milieu extrême. Il faut toutefois un solide estomac et une flore intestinale bien particulière pour extraire les nutriments de ce champignon. Revers de la médaille: le ruminant a besoin d’un temps d’adaptation lorsqu’il arrive dans un endroit inconnu, pour que son organisme soit en mesure de métaboliser la végétation du lieu. S’il leur donne du lichen qu’il va parfois chercher jusque dans les Grisons, Reto Summermatter nourrit ses rennes avec du foin, des pellets de maïs et un mélange spécifiquement destiné à ces cervidés.
Une filière confidentielle
Dans l’enclos voisin, Ailo garde ses distances. Nouvel arrivé, ce mâle a une mission importante: apporter de la diversité génétique au troupeau. «C’est très difficile de trouver du sang neuf. Sur les quelques dizaines de rennes détenus en Suisse, deux tiers ont un lien de famille. Et la plupart des mâles restants sont castrés.» C’est pour contribuer à la bonne santé des populations que Reto Summermatter planifie soigneusement la reproduction de ses animaux. Il prévoit d’augmenter la taille de son petit cheptel jusqu’à une dizaine de bêtes. Il n’a d’ailleurs aucun mal à vendre ses jeunes: «Il y a beaucoup de demande. En trois coups de fil, ils sont placés.»
Les éleveurs suisses se comptent sur les doigts d’une main. Si la viande constitue certes un débouché, les animaux sont, dans la grande majorité, destinés à des animations en public ou à des séances photo. Pas de ça chez Reto Summermatter: «J’accueille volontiers des visiteurs ou des médias si j’ai le temps, et il m’arrive d’être sollicité par des enseignants du village, mais mes rennes ne sont pas des bêtes de foire.» Sans surprise, les demandes explosent durant le mois de décembre. La question que l’on pose le plus souvent au Valaisan? «Si les rennes peuvent voler», sourit-il.
Emblème du Nord
Originaire de l’hémisphère Nord, le renne est exploité de l’Alaska à la Russie, en passant par la Scandinavie. C’est là que vivent les Samis, peuple nomade dont l’année est rythmée par d’immenses troupeaux semi-domestiqués qu’ils dirigent d’une pâture à l’autre dans la toundra. Reto Summermatter a rencontré des Samis, qui lui ont parlé de leurs rennes… Jusqu’à ce qu’il évoque son désir d’en élever en Suisse. «Ils n’ont plus dit un mot! Les rennes, c’est leur business. Demander à un Sami combien il en possède, c’est comme demander à un Suisse combien il a sur son compte en banque. Cela ne se fait pas.»
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