À l’assaut du Pilatus, cette montagne qui veille sur la ville
Infos pratiques
Lorsqu’on arrive à Lucerne, on a l’impression de se trouver au cœur d’une carte postale qui résumerait à elle seule le paysage typique – ou celui qu’on s’imagine – de la Suisse. Son lac à la géométrie rebelle, ses imposantes montagnes, son centre-ville propret et son antique pont en bois qui enjambe la Reuss. La nature et la ville à portée de main.
La balade du jour nous fera grimper jusqu’au sommet de l’emblématique Pilatus, la montagne qui surplombe Lucerne du haut de ses 2100 mètres. Une visite du centre-ville, tout proche de la gare, s’impose. Mais elle se fera plus tard, en fin de journée, au retour de l’excursion en montagne. De Lucerne, on aperçoit quelques traînées nuageuses autour du sommet. Et face à une météo changeante, on ne voudrait pas prendre le risque de monter si haut et de se retrouver dans le brouillard, sans pouvoir profiter de la vue imprenable sur le lac des Quatre-Cantons.
Le train le plus raide au monde
La découverte du Pilatus se fera grâce à toute la gamme des transports. Les sportifs comme les touristes y trouvent leur compte. C’est donc en train que tout commence, pour relier Lucerne à Alpnachstad. C’est dans ce petit village que se situe le départ du train pas comme les autres qui monte jusqu’au sommet du Pilatus. Il s’agit en effet du train à crémaillère le plus raide au monde, gravissant une pente qui affiche par endroits une déclivité de 48%!
Cette voie de chemin de fer a été construite en 1889. À l’époque, une ascension aussi raide n’a été rendue possible que grâce à une prouesse technique: des roues dentées horizontales. Une invention qui a fait forte impression à l’Exposition universelle de Paris, la même année. Pour les passagers d’aujourd’hui, ce sont surtout la pente abrupte, le décor verdoyant et la vue sur le lac qui impressionnent tout au long des 4600 mètres de la ligne. Dans un wagon plutôt vintage, on traverse des prairies, des forêts, des tunnels et, au bout de trente minutes, on arrive à destination. Là-haut, le comité d’accueil est composé d’un bouquetin indolent, couché près des rails et visiblement habitué à la valse des trains et des promeneurs.
À travers champs
Au sommet du Pilatus trônent un hôtel et un restaurant. Deux parcours sécurisés permettent aux visiteurs de monter sur les deux pointes rocheuses qui dominent les lieux. Des escaliers irréguliers, faits de pierre, facilitent l’ascension qui n’est pas très longue. Du sommet, on savoure la vue sur les Alpes toutes proches, uranaises, bernoises et glaronaises. Malheureusement, les nuages s’invitent à notre contemplation, rendant difficile la découverte du paysage en contrebas. Peu importe.
Dans ce décor de roches et d’herbe, on admire surtout les bouquetins, rois du Pilatus. Indifférents à la présence des nombreux touristes qui restent sur les chemins balisés, ces animaux vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Broutant tranquillement quelques touffes d’herbe ou escaladant les rochers en réalisant d’incroyables sauts d’équilibristes. Ils sont bluffants d’aisance à sautiller dans une pente aussi raide que celle franchie avec le train. Et sans aucune assistance, s’il vous plaît!
L’heure est venue de rejoindre le point de départ de la balade, celle qui se fait réellement à la force des mollets. Pour ce faire, on emprunte un téléphérique panoramique qui relie Pilatus Kulm à Kriens, mais on fait une halte à Fräkmüntegg. Cette station est le lieu de détente et de loisirs du Pilatus. On y trouve des parcours d’accrobranches, une luge d’été et diverses places de pique-nique et grillade très bien aménagées. Le but de cette balade est de rejoindre le village de Hergiswil, situé au bord du lac des Quatre-Cantons, au fil d’un tracé descendant long de 7,2 kilomètres. Pour cette descente, on suit le balisage des chemins pédestres (jaune) sur une bonne partie du parcours. Un chemin caillouteux, et parfois glissant, traverse des pâturages fleuris et des forêts. La vue peine à s’ouvrir sur le lac, la faute à une traînée nuageuse qui persiste à nous accompagner çà et là dans notre excursion.
Après avoir marché près de 2 kilomètres, on arrive au restaurant d’alpage Alpgschwänd. Sa terrasse panoramique invite à une escale bienvenue. Le restaurant est quasi plein alors que peu de promeneurs arpentent les chemins de montagne. Plus intrigant encore, aucune route ne permet l’accès à l’établissement. On découvre alors que ce dernier exploite sa propre ligne de télécabine. Celle-ci fonctionne à la demande. Vous voulez monter? Un coup de sonnette suffit à faire partir la cabine. Cet ingénieux système permet d’éviter que l’installation fonctionne en continu. Mais mieux vaut ne pas être trop nombreux, car la cabine ne peut accueillir que six personnes.
Dans les tours
Le tracé se poursuit sur un terrain plus escarpé, mais souvent ombragé. Le chemin longe un tout petit ruisseau, ce qui le rend par endroits boueux et même franchement glissant. Le pied est plus sûr lorsqu’on sort de ces sous-bois frais pour traverser les prairies. Ici, la vue est bien dégagée sur le lac et les montagnes environnantes. On ressent de nouveau la chaleur de la plaine qui s’approche. On contourne quelques fermes isolées où les chats semblent rois.
La descente se fait plus douce et le retour sur une route en dur est presque reposant. Le magnifique panorama nous accompagne jusqu’à Hergiswil, où nous prolongeons la balade au bord du lac, pour jeter un œil à la célèbre verrerie nidwaldienne. Même sans y entrer, on peut admirer l’ingéniosité des souffleurs de verre dans le parc public attenant où a été construit un circuit à billes en verre. Lorsque les agates roulent sur le métal et ricochent sur le verre, elles composent une envoûtante mélodie.
De retour à Lucerne, en bateau ou en train, c’est le moment de visiter le centre-ville. Une fois franchi le célèbre pont en bois, le Kapellbrücke, on longe la Reuss jusqu’aux remparts de la Musegg. Du haut des tours, on jouit d’une vue imprenable sur la ville. La sortie nord des remparts nous met sur la voie du parc où trône la sculpture du Lion de Lucerne, cet autre emblème qui symbolise la ville. Avec ce décor de carte postale en tête, on retourne au bord de la rivière ou du lac pour profiter d’un moment de détente bien mérité.
En partenariat avec Lucerne Tourisme
Étapes
Vue imprenable
+ d’infos www.luzern.com
Une ferme en ville
+ d’infos www.hinter-musegg.ch
Mousse artisanale
+ d’infos www.rathausbrauerei.ch
Dans les branches
+ d’infos www.pilatus.ch
Flâner au bord de l’eau
Voyages sans soucis
Pour voyager en Suisse centrale, rien ne vaut le Tell-Pass, un abonnement général valable dans la région du lac des Quatre-Cantons. Dès deux nuitées d’hôtel dans la région, vous en recevez deux pour le prix d’une.
+ d’infos www.luzern.com/tellpass
Y aller
En train ou en voiture jusqu’à Lucerne
Prendre le train jusqu’à Alpnachstad, puis monter jusqu’au sommet du Pilatus (Pilatus Kulm) en train à crémaillère. Pour se rendre au départ de la balade, il faut redescendre en télécabine jusqu’à Fräkmüntegg.
Se restaurer
Restaurant Alpgschwänd, 6052 Hergiswil,
Tél. 041 320 14 14
www.alpgschwaend.ch
Se renseigner
Office du tourisme de Lucerne,
www.luzern.com
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