fribourg, Estavayer-le-Lac

Balade entre roseaux et vieilles pierres

Au cours de cet itinéraire menant les marcheurs d’Estavayer-le-Lac à Cheyres (FR), quelques enjambées suffisent pour passer d’un monde à l’autre. Après des édifices historiques, on peut admirer une riche biodiversité.

Estavayer-le-Lac (FR) recèle un charme fou. Avant de s’en éloigner, un tour de ville s’impose pour flâner dans les ruelles pavées du centre historique, suivre les remparts, voir le château et la collégiale. Des fresques de street art, monumentales ou plus discrètes, surgissent au détour des rues. Cap ensuite à l’ouest, pour se plonger au cœur de la réserve naturelle de Cheyres, partie fribourgeoise de la Grande Cariçaie. Le chant des oiseaux accompagne les promeneurs sur ce chemin rectiligne et ombragé. Mais il faut savoir le quitter, aux endroits balisés, pour admirer la faune et la flore de ce lieu protégé. Au détour d’un sentier, on découvre une tour d’observation proposant le spot idéal pour épier la vie à travers les roseaux. Le silence est d’or pour avoir la chance d’observer les discrets mammifères et amphibiens, ainsi que les oiseaux d’eau joueurs.
À l’entrée de Cheyres, le tracé grimpe abruptement, longeant une vigne avant de s’enfoncer dans la forêt. Au sommet de ces falaises de molasse, le chemin du retour offre une vue impressionnante sur le lac de Neuchâtel et la chaîne du Jura. On traverse les villages de Châbles et Châtillon, entre quartiers résidentiels et champs dorés, avant de revenir à Estavayer-le-Lac.

étapes

Un lieu qui fait autorité
Construit dès 1284 par Pierre d’Estavayer et son frère Guillaume sur le modèle du «carré savoyard», le château de Chenaux domine la vieille ville. Il tire son nom des larges fossés qui le protégeaient. Incendié au XVe siècle, il doit son architecture actuelle aux travaux de reconstruction menés juste après le sinistre. En partie ouvert au public, l’édifice accueille aujourd’hui le siège de la préfecture du district de la Broye.
Riche réserve naturelle
La Grande Cariçaie s’étend sur l’ensemble de la rive sud du lac de Neuchâtel et abrite plus de 800 espèces végétales et 10’000 espèces animales. Parcourue de nombreux chemins pédestres ou cyclistes, elle est parsemée de postes d’observation qui permettent d’admirer la faune et la flore. Préservée depuis 1982 par l’association du même nom, cette réserve fait partie du réseau de sites d’escale protégés des oiseaux migrateurs.
Élégance sur les eaux
Facilement reconnaissable avec sa tête brun orangé et son bec rouge, la nette rousse est l’un des oiseaux d’eau incontournables de la Grande Cariçaie. Depuis les années 1990, cet élégant canard a pris ses quartiers d’hiver dans notre pays. La moitié de la population qui fait escale en Suisse – plus 20’000 individus – occupe le seul lac de Neuchâtel! On l’observe facilement dans les nombreuses trouées de roseaux formés sur le lac.
Chaîne du Jura en vue
Le point culminant de la balade, entre les villages de Châbles et de Châtillon, s’élève à près de 600 mètres d’altitude. Il se situe sur une petite butte forestière au sommet de laquelle une jolie place de pique-nique a été aménagée. Celle-ci invite à s’y attarder. Une ouverture entre les arbres offre une vue splendide sur le lac de Neuchâtel ainsi que sur la chaîne du Jura. L’endroit idéal pour s’octroyer une halte reposante avant d’entamer la dernière portion du tracé.
Immense tapis doré

Les champs jaunes à perte de vue sont le signe que le printemps s’est bel et bien installé. La grande majorité du colza est semé en automne et fleurit joyeusement entre avril et mai. Sa belle couleur solaire apporte non seulement de la gaieté dans le paysage, mais également les abeilles qui aiment particulièrement son nectar. Le colza sera récolté dès la mi-juillet; il aura alors troqué sa chatoyante couleur jaune pour le gris.

Texte(s): Marjorie Spart
Photo(s): Marjorie Spart/Romain Béguelin

infos pratiques

Y aller

En transports publics: train jusqu’à Estavayer-le-Lac.

En voiture, prendre l’autoroute A1, sortie 26 Estavayer-le-Lac. Plusieurs parkings en ville.

Le parcours

Tracé d’environ 13,5 km sans difficulté (dénivelé +/- 230 m). Compter 3h30 de marche tranquille.

Se restaurer

Après cette longue marche, pourquoi ne pas poursuivre le voyage un peu plus loin encore? Direction le restaurant Budapest, sur la place de la Gare, qui fait découvrir des plats typiquement hongrois (tél. 026 664 09 30).