Durant trois jours, la Trans Jurassienne dévoile ses plus beaux atours
Infos pratiques
Trois jours, 150 km avec un dénivelé positif de 3000 m et un négatif de 3200 m, c’est ce qu’il faudra compter si vous envisagez de relier Saint-Ursanne (JU) à Neuchâtel, en passant par La Chaux-de-Fonds (NE), à la force des mollets, en bénéficiant de l’offre de la région Jura & Trois-Lacs. Pour le commun des mortels, inutile de se presser. Chi va piano, va sano e va lontano. Aussi, passons en mode épicurien et favorisons la lenteur, la découverte de paysages magnifiques et variés, de contrées rurales peu peuplées, de traditions encore vivaces, et laissons-nous tenter par quelques produits du terroir incontournables. Concernant le matériel, sans que cela relève de l’absolue nécessité, un vélo électrique ira bien entendu dans le sens de la démarche orientée plaisir. Rejoignons donc sans plus attendre notre point de départ et suivons le guide!
Quittant le train à la gare CFF, on se laisse descendre jusqu’au petit village. Situé sur la commune du Clos-du-Doubs, Saint-Ursanne borde le fleuve et bénéficie d’une charmante situation. La «perle du Jura» a gardé son caractère médiéval, ce dont attestent les trois portes (Saint-Paul, Saint-Pierre et Saint-Jean) qui accueillent les visiteurs. Les maisons bourgeoises que l’on aperçoit en sillonnant les ruelles datent du XIVe au XVIe siècle et jouxtent des bâtiments historiques du XIIe siècle, tels que l’abbaye, la basilique romane et son cloître, ou encore la collégiale. Au nord de cette dernière se trouve un escalier d’environ 200 marches aboutissant sous la chapelle; il permet d’accéder à l’ermitage d’Ursan, un religieux d’origine irlandaise mort au VIIe siècle qui aurait donné son nom à la localité.
Ces édifices méritent vraiment le détour, tout comme le pont Saint-Jean, au sud du bourg. La vue sur le Doubs et les façades des bâtiments ne laisseront pas indifférent. L’offre touristique rattachée à l’itinéraire de la Trans Jurassienne propose de ne quitter Saint-Ursanne qu’au deuxième jour, mais avant d’enfourcher votre vélo, pensez encore à faire un arrêt à la laiterie du village. Vous y trouverez un large choix de produits régionaux, provenant en grande partie d’une ferme bio locale.
Vastes plateaux d’épicéas
On reprend alors notre périple et assez vite, on se félicitera de bénéficier d’une assistance électrique pour se hisser sur les crêtes dominant le Doubs. Une route panoramique, du trafic réduit, des exploitations agricoles, l’ambiance rurale se fait déjà sentir. Lorsque l’on parvient à Saint-Brais, un panneau sculpté suspendu à la façade d’une maison joliment décorée indique: «Bienvenue aux Franches-Montagnes». Berceau du seul cheval d’origine suisse, cette région du Jura charme immédiatement par ses vastes plateaux, colonisés d’épicéas majestueux. Un véritable paradis que l’on imagine sans mal fort apprécié des amateurs d’équitation. Les cyclistes y trouvent aussi leur compte, puisqu’après avoir avalé environ 600 m de dénivelé depuis le départ, la suite du parcours ne s’éloigne guère de la barre des 1000 m d’altitude.
Atteignant le hameau des Enfers, on découvre encore quelques fermes et un petit kiosque en bord de route où faire ses emplettes. Produits bios, issus directement du domaine. On se lèche les babines, remonte à vélo, poursuit jusqu’à Saignelégier, où une fromagerie nous attend à l’entrée du village. Fabrication et affinage de la fameuse Tête de Moine AOP sont ici au programme. On se demande alors s’il n’aurait pas été judicieux d’accrocher une remorque derrière notre bicycle, le sac à dos devenant un peu étroit pour y loger toutes ces victuailles! Le chef-lieu franc-montagnard étonne par les nombreuses manifestations et activités qu’il propose tout au long de l’année. À l’image du plus grand marché bio de Suisse, prévu en septembre prochain, où 80 exposants accueilleront les visiteurs. Qui désire prolonger son séjour trouvera assurément dans la région de quoi occuper plusieurs journées.
Pauses contemplatives
Quittant Saignelégier, on parvient en quelques minutes à proximité de l’étang de la Gruère, qui constitue l’une des perles naturelles disséminées le long de l’itinéraire. Arrêt obligé! On laisse momentanément le deux-roues au parking et on rejoint le sentier qui mène au plan d’eau. Le site marécageux d’importance nationale se trouve sous protection – une réserve naturelle ici, alors que l’on progresse dans le Parc naturel régional du Doubs depuis Saint-Ursanne – et les divers points de vue, ainsi que la faune et la flore, poussent à effectuer de nombreuses pauses.
La seconde partie de cette deuxième étape conduit à La Chaux-de-Fonds, par des routes toujours aussi enivrantes à parcourir. Le regard se perd au loin, tandis que les chemins agricoles – souvent une seule voie – semblent destinés à accueillir les cyclistes. La visite de la ville, où l’on passera la nuit, peut se faire selon le temps à disposition. La bicyclette permet de découvrir le célèbre urbanisme en damier de la cité – inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco avec Le Locle –, ainsi que les différents monuments et musées.
Du cirque aux rives du lac
Au programme de la troisième étape, la vallée des Ponts représente un autre point fort de la Trans Jurassienne. Ce plateau enserré de douces crêtes semble infini et là encore, on se félicite du moyen de locomotion préconisé. Ce serait une hérésie que de traverser de tels lieux à la hâte! On quitte donc le plateau un peu à regret afin de descendre sur Travers et le val du même nom, mais il reste encore de belles choses au menu… Dernier jour. De Couvet, à froid, l’accès au Creux du Van se mérite. À la ferme du Soliat, on laisse encore une fois les vélos et il faut emprunter un court sentier pour se rendre au bord du célèbre cirque. Les falaises dessinent une ligne envoûtante et la séance photo nécessite quelque prudence: il ne faut pas trop s’approcher du vide, le nez rivé à l’appareil!
La descente jusqu’au lac de Neuchâtel s’effectue ensuite le long de l’Areuse, ce qui apporte encore de la variété à l’ensemble du parcours. La route offre de nombreuses perspectives sur la rivière et on prendra garde à ne pas manquer quelques incontournables, comme la source de la Noiraigue dans le hameau du même nom, ainsi que le saut de Brot et son magnifique pont surplombant les gorges. Peu après la sortie de celles-ci, le lac et l’agglomération neuchâteloise font leur apparition. On sent que le périple touche à sa fin. On aurait presque envie de repartir dans l’autre sens, mais il faut profiter jusqu’au terme de cette parenthèse: apprécier les rives, puis les charmes de la ville elle-même!
En collaboration avec Jura & Trois-Lacs
Étapes
Neuchâtel Tourist Card
www.neuchatel-tourist-card.ch
L’île Saint-Pierre
www.j3l.ch/ilestpierre
Haltes conviviales
www.j3l.ch/rando-gourmande
Jura Pass
www.j3l.ch/jurapass
Circuit secret de Saint-Ursanne
j3l.ch/circuitsecret
Maison de l’absinthe
Temple de la fée verte, ce lieu retrace l’histoire de la boisson née dans le Val-de-Travers (NE). L’occasion de découvrir les secrets de sa fabrication, son utilisation dans la gastronomie ou ses influences sur l’économie.
www.j3l.ch/absinthe
Y aller
En transports publics
Train jusqu’à Saint-Ursanne et depuis Neuchâtel.
Se restaurer
Vous trouverez de nombreux établissements dans les différentes villes et villages traversés. L’offre en denrées locales est riche et on se concoctera sans mal un bon pique-nique à base de produits du terroir.
Se renseigner
Réserver son séjour Jura & Trois-Lacs
Tél. 032 328 40 10
booking@j3l.ch
www.j3l.ch
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