L'Aar et la manière de prendre son temps à vélo dans la campagne bernoise
Infos pratiques
Capitale fédérale parsemée de monuments célèbres, Berne est une de ces villes que l’on a l’impression de connaître depuis toujours. Pourtant, une visite guidée nous en fait découvrir de nombreuses facettes encore méconnues.
Par exemple, l’histoire qui se cache derrière l’emblème de la cité. Il faut remonter à sa création, par le duc Berthold V de Zähringen. Ce coin de pays lui sert de terrain de chasse et il décide que le premier animal qu’il tuera de la journée en sera l’emblème. Voilà d’où vient l’ours.
Rencontre avec l’ours
Entre la tour de l’horloge et le Parlement, on croise une statue de plantigrade. À ses pieds, la signature de l’artiste: Robert Hainard. Fait en calcaire rouge de Bex, la pièce taillée dans un seul bloc de pierre pèse 4 tonnes. Qu’il soit une sculpture majestueuse ou une décoration sur le traditionnel pain d’épice, l’ours est partout.
Autant dire que lorsque Napoléon, en quittant la ville, dérobe les ours des Bernois, il leur prend purement et simplement leur plus grand trésor. Aujourd’hui, les mammifères sont de retour, pour le plus grand bonheur des Bernois et des touristes.
À l’ombre des arbres
Mais pas le temps de prolonger notre visite de la ville: cette fois, ce sont les alentours de la capitale qui nous intéressent, et c’est à vélo électrique que nous partons à leur découverte. On s’éloigne du centre-ville, quittant l’agitation urbaine. On traverse la charmante forêt de Bremgartenwald où se côtoient des employés de bureau à bicyclette, des jeunes familles dont les enfants dorment dans des poussettes, des retraités qui se maintiennent en forme ou des cyclistes aguerris.
À la sortie du bois, il suffit de traverser l’Aar pour rejoindre notre itinéraire du jour, le 890. On suit les panneaux bordeaux arborant son numéro, une boucle qu’on emprunte dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La première partie de la balade se fait le long de la rivière où l’on admire l’eau bleu turquoise. À l’ombre des arbres paissent quelques moutons qui profitent d’un peu de frais en cette chaude journée d’été. Sur notre vélo, en revanche, la chaleur ne se fait pas ressentir, notre allure nous permettant de profiter d’un léger courant d’air.
Vue à couper le souffle
Le murmure de l’Aar devient de plus en plus faible à mesure que l’on s’enfonce dans la campagne. Sur les chemins, les petites échoppes et les cafés invitent à faire une halte. Ne serait-ce pas le moment idéal pour déguster une part de tourte à la carotte? Les routes de campagne laissent bientôt place à d’autres, plus forestières. Le panneau «Chutzenturm» au cœur des bois nous indique que la tour qu’on cherche n’est plus très loin.
En descendant de vélo, il nous faut encore attaquer la montée dans la tour qui ne compte pas moins de 234 marches. L’effort est pourtant vite récompensé. Tout en haut, la vue est spectaculaire. D’un côté, les sommets des Alpes et des Préalpes, du Titlis au Moléson. De l’autre, les lacs de Morat, de Neuchâtel et de Bienne. Cette Chutzenturm a vu le jour en 2010 grâce au soutien financier des communes alentour, de la loterie et de particuliers, dont les noms sont gravés sur chaque contremarche. Des tables d’orientation permettent de réviser notre géographie avant de nous remettre en selle.
Un cloître endormi
La forêt laisse progressivement place aux routes agricoles qui longent les prés. Les champs de blé ressemblent à des carrés dorés qui ajoutent une touche de couleur entre les cultures du Seeland et les vergers de la région. Au loin, quelques notes graves se font entendre. Ce sont des cloches, dont le son devient de plus en plus fort à mesure que l’on se rapproche d’un cloître. Le bâtiment trône au milieu du petit village de Frienisberg. La présence d’une abbaye à cet endroit remonte à 1131.
Ensuite, une petite montée nous attend, mais à vélo électrique, tout est plus facile. On avale les kilomètres sans difficulté. On longe des parcelles d’arbres fruitiers dont les branches plient sous les fruits alléchants. Heureusement, à Ruchwil, on peut allier l’utile à l’agréable: une station de recharge pour notre monture est installée à proximité d’une charmante boutique à la ferme où l’on peut acheter quelques fruits de l’exploitation, des boissons et même des glaces artisanales. Une halte rafraîchissante bienvenue avant d’entamer le retour en direction de Berne.
Retrouver notre fil bleu
Après une vue plongeante sur Mühleberg, on rejoint l’Aar, ce qui signifie que notre boucle sera bientôt terminée. Mais avant, un passage délicat nous attend. Le ton est donné par un panneau qui indique aux cyclistes de mettre pied à terre. On suit les indications, poussant nos vélos avec une petite dose d’appréhension.
Après avoir parcouru quelques dizaines de mètres dans la forêt, l’obstacle apparaît: il s’agit d’un étroit pont en bois destiné aux piétons et aux vélos, le Tuftgrabenbrücke. Quelques audacieux se lancent sans hésiter sur leurs deux roues. Pour notre part, on se contente de le traverser à pied avant de remonter sur notre bicyclette.
En retrouvant l’Aar, on remarque que la rivière est particulièrement calme. Ce n’est pas qu’une impression: ce tronçon est si large qu’il s’apparente plutôt à un lac. Il en porte même le nom, celui de Wohlensee. Le lieu est prisé des familles du coin, à en juger au nombre de promeneurs et de baigneurs qui se prélassent au soleil, sur leur linge étendu à deux pas de l’eau.
Après l’effort, un petit plongeon
Nos mollets bravement épaulés par le moteur de nos bicyclettes, difficile de réaliser que les 43 km de notre balade sont déjà derrière nous. Il ne nous reste donc plus qu’à rapporter nos vélos de Rent a Bike à la gare CFF de Berne. Et pour faire durer le plaisir, on ne résiste pas à l’envie de sauter dans le funiculaire pour descendre au pied du Parlement et retrouver la rivière, qui ne cesse de nous accompagner lors de ce voyage.
On fonce jusqu’au Marzilibad, cette piscine publique bien connue des Bernois où l’on peut aussi bien nager dans plusieurs bassins que dans l’Aar pour les plus téméraires. Nos jambes sont quand même fatiguées par notre périple. On opte pour un petit plongeon avec, en toile de fond, l’auguste silhouette du Palais fédéral. Pleine de promesses et de surprises, Berne est incontestablement une ville où il fait bon prendre son temps.
En partenariat avec Bern Welcome
Dans la région
Labyrinthe de maïs
Sympathique halte, le cloître de Frienisberg vaut le coup d’œil. Durant l’été, un labyrinthe de maïs constitue une activité ludique pour petits et grands. Il est également possible de dormir au cloître.
Halte à Detlingen
L’auberge Sternen, dans le petit village de Detligen, est un endroit charmant aussi bien pour passer la nuit que pour un repas. Les plats rendent hommage aux produits de la région.
Se mettre à l'heure
Il est possible de visiter la tour de l’horloge à Berne, la célèbre Zytglogge. Grâce à un guide, on peut apprendre de nombreuses subtilités et grimper à l’intérieur de l’édifice pour voir son mécanisme.
+d’infos www.bern.com
Marché fédéral
Chaque mardi et samedi se tient le marché hebdomadaire sur la place Fédérale. On y retrouve des produits frais de la région. Pour beaucoup, le marché est un vrai rituel. Et une expérience à ne pas manquer.
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Rivière et ville
L’Aar, qui entoure Berne, est indissociable de la ville. Elle offre une source de fraîcheur à deux pas du centre. La population bernoise adore nager dans la rivière ou la descendre en bateau pneumatique.
+d’infos www.bern.com
A vélo sans souci
Eurotrek, c’est le moyen idéal pour voyager à vélo sans souci. Vos bagages sont transportés d’un hébergement à un autre pour plus de confort. La palette de vacances est large, en Suisse et en Europe.
+d’infos www.eurotrek.ch
Y aller
En transports publics
Train jusqu’à la gare de Berne.
En voiture
Autoroute jusqu’à Berne.
Se restaurer
Schüpbärg-Beizli
031 879 01 22
info@beizli.ch
www.beizli.ch
Se renseigner
Office du tourisme de Berne
031 328 12 12
info@bern.com
www.bern.com
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