Sur les chemins verts, à la découverte de Berne et sa région

Lorsqu’on évoque Berne, on pense tout de suite à la capitale fédérale, à la politique, à des bâtiments historiques, à une vieille ville pavée, mais surtout à une agglomération urbaine bien développée et comptant plus de 400’000 habitants… En d’autres termes, c’est la ville, non une cité entourée de monts et de vallées, de champs et de verdure à perte de vue. Pourtant, une randonnée thématique pour vélos électriques, nommé le Ruban vert de Berne, propose une boucle de 60 kilomètres afin de partir à la découverte d’une surprenante nature, de produits du terroir et d’histoires locales.

Pour emprunter ce tracé au guidon de sa bicyclette, il suffit de le rejoindre dans le village de son choix: Zollikofen, Wohlen, Köniz, Belp… On a l’embarras du choix. L’autre solution est d’entamer son escapade depuis la gare CFF de Berne où l’on peut louer un deux-roues chez Rent a Bike.

De là, on quitte la zone urbaine en moins de cinq minutes en empruntant la route cycliste 8, en direction du nord. Après la traversée de la forêt de Bremgarten, on débouche sur Hinterkappelen, où l’on rejoint l’itinéraire 888, très bien indiqué, du Ruban vert. Le tour démarre alors officiellement! Ce circuit comporte huit points d’intérêt et autant d’anecdotes sur la région.

Architecture typique

Le premier des panneaux verts qui jalonnent le parcours relate les origines du lac de Wohlen. S’il est aujourd’hui un lieu de détente apprécié, ce plan d’eau artificiel, tout en longueur, a été créé en 1917, dans le but de construire une centrale hydraulique. Il héberge différentes espèces d’oiseaux ainsi que des castors, dont on trouve de nombreuses traces sur les berges.

Un joli pont permet d’enjamber le lac en quelques coups de pédale et de continuer en direction du sud. Une montée bien raide à travers une forêt clairsemée nous fait alors apprécier à sa juste valeur le moteur qu’on a sous les fesses. Puis la route 888 se poursuit à travers champs où de nombreux chevaux se réchauffent sous les doux rayons du soleil printanier, tandis que la bise matinale est mordante. Durant notre périple, on a tout le loisir d’admirer les fermes en bois, habitations typiques de la région, avec leur large toit qui descend très bas et leur balcon couvert. C’est une constante: au cœur des hameaux que l’on traverse, les anciennes maisons rurales s’opposent aux habitations les plus modernes.

La proximité avec Berne profite au développement de ces petits villages où la population vient chercher le calme de la campagne, tout en étant proche de la ville.Ce même décor fait de parcelles verdoyantes, de chemins caillouteux et d’animaux curieux nous accompagne jusqu’à la deuxième plus grande ville de l’agglomération bernoise: Köniz. Au sud de la commune se situe le château à côté duquel se dresse une charmante église. L’endroit est parfait pour mettre le pied à terre et découvrir ces lieux chargés d’histoire, et idéalement aménagés afin d’accueillir les cyclistes. De jolies tables en bois et des tabourets sculptés offrent un repos bienvenu. Un parking à vélos estampillé Ruban vert propose des prises de façon à pouvoir recharger la batterie des bicyclettes électriques, si besoin.

Après cette pause, on repart et la route 888 s’engouffre dans un val bien abrité: le Köniztal. Elle se fraie un chemin entre deux forêts, un pâturage et un ruisseau qui alimente un petit étang. Bienvenue dans le royaume des grenouilles rousses! Elles sont environ 8000 à avoir élu domicile dans ce petit paradis forestier et aquatique. Les promeneurs ont la possibilité de les observer depuis un pont en bois serpentant au-dessus de rivière.

Vallées hors du temps

Au sortir du val, la vue s’ouvre à l’horizon. Malheureusement, des nuages traînant sur les cimes empêchent de contempler les Alpes toutes proches. On se console avec la prochaine étape du parcours: Belper Giessen. Il s’agit de plusieurs bras de rivière, alimentés par des eaux souterraines limpides et peu profondes. La tranquillité des lieux est apaisante. On en profite en faisant quelques pas dans la forêt qui abrite cette zone alluviale, partie intégrante de la réserve naturelle de l’Aar, entre Berne et Thoune.

Au terme de cette petite balade, retour en selle. On roule désormais en direction d’Allmendingen, puis de Flugbrunnen. Le Ruban vert nous emmène sur un chemin coincé entre deux collines et, là aussi, cet environnement nous fait complètement oublier qu’une ville densément peuplée se situe à quelques encablures.

Dans la minuscule vallée près de Flugbrunnen, l’arboriculture est reine. Des vergers en fleur, à flanc de coteau, promettent de jolies récoltes de pommes, de poires, de prunes et d’autres cerises. Des fruits produits localement sont vendus dans plusieurs magasins à la ferme, également sous forme de jus, de cidre, de confitures ou encore séchés.

Plein les mirettes

Les coups de pédale s’enchaînent, et la route jusqu’au prochain point d’intérêt, l’Inforama de Zollikofen, s’avère un dur retour à la réalité urbaine. Le centre de formation pour les professionnels de la terre est installé en effet tout près de l’autoroute et des nombreuses voies de chemin de fer. Malgré ce léger désagrément, la visite vaut le détour. Cet institut de formation possède notamment une très grande colonie d’abeilles que l’on peut observer dans le bâtiment le plus au sud du complexe. Sans oublier un arrêt au restaurant Alte Mühle, digne d’intérêt pour son architecture à l’ancienne.

L’itinéraire touche à sa fin. La dernière étape du Ruban vert est Herrenschwanden Höhe. Et comme son nom l’indique, elle se trouve «sur les hauteurs» d’Herrenschwanden. De là, on admire la vue sur le Stockhorn, le Niesen et la ville de Berne. Un tel panorama méritait bien cette montée. Tout près de là, on découvre les hauts marais de Lörmoos et Büsselimoos, où on avait l’habitude d’extraire la tourbe, jadis, afin de l’utiliser comme combustible. En continuant la route 888, on rejoint le point de départ, au bord du lac de Wohlen, bouclant ainsi la boucle.

Mais le tracé du Ruban vert a également été pensé pour sillonner la ville de Berne. Ainsi, à plusieurs endroits, il croise la route d’autres chemins cyclables, qui permettent de rejoindre le cœur de la capitale et d’en apprécier les charmes. Les cyclistes ont ainsi la possibilité d’effectuer ce tracé sur plusieurs jours, en passant une ou plusieurs nuitées dans un hôtel du Ruban ou au centre-ville.

En collaboration avec Bern Welcome