Instantanés suisses en mode street art

La basilique de Valère (VS) ou le château de Vufflens (VD) comme peints au pochoir et à la bombe, couleurs franches et coulures. La vieille ville de Genève déclinée sur un coin d’immeuble. Une poya revisitée à mi-chemin entre la bande dessinée et la peinture traditionnelle. Le point commun entre ces œuvres qui se déclinent sur des murs comme sur des toiles? Leur manière de mêler inspirations helvétiques et esthétique street art. Et leur signature, tracée d’un coup de bombe: à la scène, il se fait appeler Gaspard Louane, à la ville c’est Raphaël Demierre, à moins que ce ne soit l’inverse, puisque sa scène, c’est la ville.

C’est via la scène du hip-hop, qu’il a longtemps pratiqué, que le Fribourgeois se familiarise avec le graffiti il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, le trentenaire est mandaté pour réaliser d’immenses fresques colorées – «toujours dans la légalité», précise-t-il – et expose des œuvres de format plus modeste de New York à Séoul. Une manière de véhiculer une image positive de sa Suisse natale, en interrogeant avec un humour tendre les clichés qui collent à la peau du pays. «Une fresque dit quelque chose de son auteur, note-t-il. Travailler sur des motifs d’ici, c’est un moyen pour moi de me les réapproprier, tout en rendant hommage à cet univers culturel dont je suis issu.» Sous les aérosols de Gaspard Louane, la campagne reconquiert la ville.

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