Faut-il mouiller le feuillage pour contrer les nuisibles?

Si ce procédé est souvent à proscrire, la pulvérisation d'eau sur les feuilles peut s'avérer bénéfique dans certains cas bien ciblés.
19 avril 2025 Charline Daujat
© Sigfredo Haro/Loïc Herin
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Au jardin, il est souvent déconseillé de mouiller les feuilles des plantes. Cela semble contre-intuitif, mais il y a de bonnes raisons à cela. Tout d’abord, l’humidité stagnante sur le feuillage peut favoriser l’apparition de maladies cryptogamiques comme le mildiou ou l’oïdium, particulièrement dans des conditions chaudes.

De plus, si le feuillage est arrosé en pleine journée, les gouttelettes d’eau qui restent sur les feuilles risquent, en concentrant la lumière du soleil, de provoquer des brûlures, surtout en plein été. Certaines plantes, plus sensibles, peuvent en souffrir rapidement. C’est pour cela qui est recommandé d’arroser vos plantes directement au pied, au plus près du sol, tôt le matin ou le soir afin d’éviter les périodes les plus chaudes et ensoleillées.

Cas d’exception

Mais comme souvent dans la vie, il y a des exceptions à la règle: dans certains cas bien précis, mouiller les feuilles peut, au contraire, s’avérer très utile. Dans le cadre de la lutte contre certains insectes, comme les altises ou les acariens, l’eau devient un allié précieux.

Les altises, par exemple, sont particulièrement sensibles à l’humidité, et un coup d’arrosage sur les feuilles peut suffire à les déloger et à réduire leur activité. Répétée tous les matins, cette opération permet de réduire drastiquement les attaques sans avoir recours à des insecticides.

Freiner les ardeurs

De même, les aleurodes, ou mouches blanches, n’apprécient pas l’humidité et peuvent être désorientés par une pulvérisation d’eau régulière. Les acariens, comme les tétranyques, redoutent aussi particulièrement l’humidité: de la même manière, une pulvérisation régulière d’eau sur le feuillage, par exemple au spray, suffit souvent à freiner leur prolifération.

Pour d’autres insectes, comme les chenilles de la pyrale par exemple, le jet d’eau agit par simple effet mécanique. Les pucerons verts du pêcher peuvent être, eux aussi, facilement délogés par un jet d’eau.

Avec précaution

Il est cependant essentiel d’agir sur des plantes ciblées et au bon moment de manière à éviter les inconvénients mentionnés plus haut. Il est préférable de pulvériser tôt le matin, lorsque le soleil est moins intense, afin d’éviter les risques de brûlure. Lorsque cette méthode est employée de manière réfléchie, elle peut être une solution naturelle et efficace pour protéger votre jardin sans avoir recours à des traitements chimiques.

Certaines plantes d’intérieur, notamment les espèces d’origine tropicale, apprécient un microclimat humide autour de leur feuillage. Une légère brumisation permet de simuler la pluie, comme dans leur milieu naturel, et contribue à maintenir une atmosphère plus favorable à leur bien-être. Cela permet de compenser l’air sec causé par le chauffage ou la climatisation, tout en favorisant l’absorption de l’humidité ambiante, comme le font par exemple les racines aériennes des orchidées.

Les conseils de Charline Daujat

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Repiquer les œilletons

Artichaut et cardon se multiplient facilement par œilletonnage, en avril, lorsque les jeunes pousses sortent à la base de la plante mère. On prélève ces rejets, clones fidèles, puis on les «habille» en coupant une partie du feuillage pour limiter l’évapotranspiration et favoriser la reprise des racines. On les replante à environ un mètre, ou par petits groupes de deux ou trois, avant d’arroser généreusement et de pailler.

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Plantons à surveiller

À l’intérieur, les plantons profitent de la chaleur, mais attention: ce petit confort peut aussi attirer des indésirables. Les aubergines, en particulier, sont sensibles aux attaques d’acariens, presque invisibles à l’œil nu. Surveillez régulièrement le feuillage: un aspect jauni, piqué ou poussiéreux peut être le signe d’une infestation. Si c’est le cas, aérez bien, brumisez de l’eau sur les feuilles, et isolez les plants atteints.

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Alliaire officinale

Alliaria petiolata est facilement reconnaissable grâce à l’odeur caractéristique d’ail qu’elle dégage lorsqu’on froisse ses feuilles, d’où son nom. Les feuilles de la rosette sont rondes, d’un vert foncé à violet. En remontant le long de la tige, les feuilles deviennent de plus en plus vertes et pointues, et leur pétiole raccourcit progressivement. Comestible, cette plante offre une saveur d’abord aillée, puis un goût de chou.

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