Innovation
La pêcherie de Vevey se mobilise pour sortir la tête de l’eau

En 2021, Terre&Nature présente tous les mois un projet en recherche de fonds sur la plateforme de financement participatif Yes We Farm. En juillet, on prend le large avec Patrice et Laura Brügger, pêcheurs à Vevey (VD).

La pêcherie de Vevey se mobilise pour sortir la tête de l’eau

Cinq années de pêches difficiles combinées à une pandémie causant la fermeture des restaurants: la situation de la pêcherie Brügger n’est pas des meilleures. De quoi inquiéter des habitants de Vevey, qui ont décidé de lancer une campagne de financement participatif sur la plateforme Yes We Farm pour les aider à continuer leur activité sur les bords du Léman. La somme demandée devrait permettre aux professionnels d’équiper leurs locaux, en les mettant aux normes actuelles, mais aussi à moderniser leur bateau. «Avec l’urbanisation de la région dans laquelle je travaille avec ma femme Laura, on doit toujours remonter nos filets plus loin, explique Patrice Brügger. On demande donc de l’aide pour financer l’achat d’un nouveau moteur pour l’Adriméline (ndlr: le nom de leur bateau fait référence aux prénoms de leurs trois enfants), d’une nouvelle chambre froide et d’un fumoir.»

Depuis plus de dix ans, le couple pêche au pied des vignes de Chardonne (VD) puis livre ses féras, ses perches ou encore ses gardons à de nombreux restaurants de la région. «Nous avons reçu récemment l’autorisation de vendre nos produits directement à notre pêcherie de la rue Clara-Haskil, poursuit Patrice Brügger. Il va falloir que l’on se crée une nouvelle clientèle, ce qui prend du temps. Nous espérons pouvoir développer notre entreprise et perpétuer la tradition de la pêche sur l’arc lémanique.»

Ce métier lui tient à cœur et fait partie de l’ADN familial. Petit, il accompagnait son père et son oncle sur le Léman, du côté de Saint-Gingolph, pour prélever leurs filets. Il a ensuite choisi de faire l’École d’agriculture, œuvrant durant des années en tant que dépanneur agricole dans le canton. Ce n’est qu’en 2001 qu’il devient pêcheur à Saint-Gingolph, puis à Vevey. Il travaille aujourd’hui avec son épouse Laura. Leurs enfants, Adrien, Amélie et Aline, viennent leur donner un coup de main de temps en temps. «Amélie aimerait bien reprendre notre affaire, relève-t-il. Nous allons développer la vente directe dans notre cabane, ouverte toute la semaine de 14h à 17h, en créant aussi des partenariats.»

Grâce au lancement de sa recherche de fonds, le professionnel a en effet été contacté par des entrepreneurs et des producteurs locaux. «C’est une belle surprise et on voit que cette démarche nous permet de nous faire connaître», conclut-il.

+ d’infos www.yeswefarm.ch Retrouvez ici l’article de présentation du partenariat entre Terre&Nature et Yes We Farm.

Texte(s): Céline Duruz
Photo(s): DR