Le domaine des Mattines est le paradis de la tomate
Sous le toit translucide des serres règne une chaleur moite, presque étouffante. Des centaines de plants, en rangs serrés, se succèdent en s’élançant vers le ciel, chargés de fruits à différents stades de maturation. Jaune, orange, vert, rouge: il y en a de toutes les couleurs, de toutes les tailles et de toutes les formes. La spécialité du Domaine des Mattines, c’est la tomate, qui s’épanouit ici en une trentaine de variétés labellisées Genève Région – Terre Avenir (GRTA), de la cherry mix à la cœur de bœuf, en passant par la marmande et la rose de Berne.
Nous avons une vision résolument avant-gardiste de la production. J’aime pouvoir calculer et mesurer les choses.
«Chaque année, on teste des nouveautés qu’on propose à nos clients», indique Jérémy Blondin, qui dirige l’exploitation familiale (lire l’encadré). Au total, 4 hectares de serres équipées à la pointe de la modernité permettent une culture annuelle de tomates qui varie entre 800 et 1000 tonnes. S’y ajoutent d’autres spécialités, comme les minipastèques non lissées, dont le Domaine des Mattines est le premier producteur de Suisse romande.
D’avril à septembre
Jérémy Blondin a également repris un verger de 3 hectares offrant une quinzaine de variétés de pommes, quatre de poires ainsi que des pruneaux, et planté 8000 m2 d’asperges vertes. En partenariat avec la start-up Clean-Greens, 300 m2 de serres dédiées à l’aéroponie accueillent herbes aromatiques et salades en économisant de l’eau et des traitements. «On a une vision résolument avant-gardiste de la production et nous intéressons aux nouvelles technologies. On aime pouvoir calculer et mesurer les choses», explique Jérémy Blondin. Un exemple? Des sondes jalonnent les plants pour capter les signaux de stress émis.
Même si l’on associe volontiers les tomates à la période estivale, le travail sous couverts a lieu durant toute l’année. «Entre fin novembre et début décembre, on commence par débarrasser les restes de la culture de l’année précédente.» Cette étape, essentielle, marque le début de la saison et permet de limiter les risques de maladies et d’insectes. Début janvier, les plantations démarrent. «Il faut compter deux à trois mois pour les premières récoltes: entre mi et fin mars en fonction des années. Et d’avril à septembre, c’est la pleine production.» Jour après jour, les gestes se répètent: tailler, palisser, effeuiller et enfin récolter, car les tomates poussent à grande vitesse – près de 20 centimètres par semaine.
En septembre, les têtes sont coupées de façon à stopper la pousse. «C’est davantage pour suivre la demande que par nécessité; les Suisses ont tendance à passer dès le début de l’automne aux courges et aux patates. Pour nous, les vacances d’octobre sonnent le glas des productions estivales.» Le domaine écoule 98% de sa production via l’Union maraîchère de Genève et le reste en vente directe: le marché des Mattines comprend les produits de l’exploitation et des spécialités artisanales de petits producteurs locaux ou suisses. Un distributeur est également disponible sur le parking du magasin, ouvert tous les jours,
24 h/24.
Plus de deux siècles d'histoire
Chez les Blondin, on a le maraîchage dans le sang. L’histoire du domaine remonte à 1814, il y a six générations. Malgré cela, Jeremy Blondin ne se prédestinait pas forcément à l’agriculture. «J’ai découvert ce métier par hasard, en aidant mon père dans l’entreprise pendant six mois», se souvient-il. Quelques années plus tard, le voilà aux commandes du domaine, à la vice-présidence de l’Union maraîchère de Genève et au comité directeur de l’Union maraîchère suisse. «J’aime ce métier, car il crée un lien entre le vivant, le social et la technologie», déclare-t-il avec passion.
+ d’infos
Domaine des Mattines
Chemin de la Gravière 21, 1258 Perly-Certoux
www.mattines.ch
En partenariat avec Genève Région – Terre Avenir
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