Interview
«Les paysans sont les seuls à ne pas pouvoir fixer leurs prix»

Trois mois bientôt après le début des révoltes des agriculteurs en Suisse, Berthe Darras, secrétaire politique de l’organisation paysanne Uniterre, s’exprime sur les avancées obtenues et la suite du combat à mener.

«Les paysans sont les seuls à ne pas pouvoir fixer leurs prix»

Avez-vous le sentiment que les revendications des agriculteurs helvétiques sont entendues?
➤ Rien n’a bougé pour l’heure sur la question des prix et la régulation des marchés, qui sont les points les plus cruciaux du mouvement. En revanche, certaines revendications, comme l’allègement des charges administratives et des contrôles, l’abandon du DigiFLUX ainsi que des 3,5% de surfaces supplémentaires dédiées à la biodiversité semblent entendues. Les aspects sur lesquels l’État paraît prêt à faire un pas concernent les mesures écologiques, ce qui ne nous apparaît pas comme un signal positif chez Uniterre, qui se bat en faveur d’une agriculture souveraine, à taille humaine, diversifiée et pratiquée dans le respect de la nature. Pour nous, il est avant tout indispensable que les paysans soient correctement rétribués et que le marché soit régulé. Là est le véritable enjeu.

Au moment des manifestations en Europe, l’Union suisse des paysans (USP) a rédigé une pétition réclamant notamment une augmentation des prix aux producteurs suisses. Leur demande était-elle insuffisante selon vous?
➤ Oui, et nous l’avons d’ailleurs fait savoir en publiant un communiqué début février dans lequel nous dénoncions la mollesse de la réponse de l’USP face à l’urgence du problème. Dans sa pétition adressée à la Confédération et à la grande distribution, elle demandait une augmentation des prix de 5% à 10%, ce qui est largement insuffisant. Mais cela n’a rien d’étonnant, lorsqu’on sait que l’USP a créé une alliance avec Économiesuisse pour les élections fédérales d’octobre 2023. On ne peut pas d’un côté s’associer avec l’économie et de l’autre défendre les agriculteurs. De la même manière, n’est-il pas problématique que des membres de l’Interprofession du lait, représentant normalement les producteurs, détiennent des parts chez certains transformateurs? Sans surprise, aucune organisation de défense professionnelle n’a par exemple soutenu le lancement du Lait équitable en 2019, qui permet pourtant aujourd’hui d’améliorer le revenu des producteurs affiliés.

Quelles sont les revendications d’Uniterre?
➤ Nous exigeons que les agriculteurs de ce pays touchent une rémunération qui couvre leurs coûts de production réels. Nous souhaitons également un élargissement des tâches de l’Observatoire des prix, afin d’avoir une information transparente sur les marges tout au long des filières, une protection douanière plus forte et un renforcement du pouvoir de négociation des agriculteurs. Les paysans sont les seuls à ne pas pouvoir fixer eux-mêmes leurs prix. Lorsqu’un entrepreneur vend des voitures, des téléphones portables ou des meubles, c’est lui qui décide de la valeur de sa marchandise. Et celui qui ne parvient pas à couvrir ses coûts de production fait faillite.

Vous militez aussi pour adapter les conditions cadres des importations. Quels sont les enjeux?
➤Uniterre souhaite que ces conditions cadres soient adaptées aux réalités d’aujourd’hui. Les quotas d’importation du vin, par exemple, n’ont pas été révisés depuis trente ans, alors que la consommation de vin suisse abaissé de plus de 50%. Même problème pour le système d’importation à deux phases des fruits et légumes. À l’époque de son entrée en vigueur, on ne produisait pas de tomates suisses en mars. Mais aujourd’hui, grâce aux cultures sous serres chauffées, les récoltes indigènes sont concurrencées par les importations étrangères dès le début du printemps. Autre exemple encore: 45% du lait suisse est transformé en fromages. Or, 43% de ces fromages sont destinés à l’exportation. Et dans le même temps, on importe du beurre de l’étranger, simplement parce qu’il est plus rentable pour les transformateurs d’exporter du fromage que de fabriquer du beurre indigène. L’alimentation n’est pas un bien comme un autre et ne devrait pas faire partie de cette compétitivité capitaliste.

Les «SOS» illuminés aux phares des tracteurs à l’appel du groupe Révolte agricole suisse le 29février dernier, veille de la séance de l’Interprofession du lait, ont tout de même permis une petite augmentation des prix, non?
➤ Une augmentation de 3 centimes. Or, sachant qu’en novembre 2023 les producteurs avaient subi une baisse de 2 centimes, cela représente en réalité une hausse de 1 centime seulement. Et celle-ci n’entrera en vigueur qu’à partir de juillet, alors que le gros de la production laitière intervient au printemps. Donc, entendons-nous: non, il n’y a pas d’augmentation du prix du lait.

Les manifestations paysannes demeurent pour l’heure avant tout symboliques. Y a-t-il la volonté de durcir le ton?
➤ Au sein d’Uniterre, nous serions prêts à mener des actions beaucoup plus musclées. Mais nous n’allons pas bloquer le port de Bâle à dix personnes. Le monde paysan demeure, hélas, difficile à rassembler.

Pourquoi?
➤ Il y a de beaux exemples d’entraide, mais on constate aussi beaucoup de concurrence et souvent peu de solidarité entre les collègues. Sans doute parce que les réalités varient beaucoup selon les situations de chacun, qui dépendent de la taille des domaines, des filières, des régions, du fait d’être fermier ou propriétaire de ses terres. Nous sommes pourtant convaincus qu’en s’y mettant tous, nous arriverions à faire pression et que chacun aurait à y gagner. La Suisse a perdu 60% de ses producteurs de lait en trente ans. Il en reste aujourd’hui 17’000: s’ils se mettaient tous ensemble pour monter à Berne et bloquer les enseignes de la grande distribution, ils représenteraient une force considérable.

Quelle suite donner à cette révolte lancée en début d’année? Qu’allez-vous faire?
➤ Nous aimerions mener une grosse action de blocage en fin d’année si rien ne se passe. Nous espérons que notre message sera entendu et permettra de rassembler.

Texte(s): Propos recueillis par Aurélie Jaquet 
Photo(s): Olivier Vogelsang

Témoignages

Stéphane Deytard, 45 ans, producteur de céréales à Suchy (VD).
«J’ai eu envie de changer de modèle dans l’espoir de mieux gagner ma vie»
«D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours connu mes parents avec des soucis financiers. Dans les années 1980, ils avaient investi beaucoup d’argent pour rénover l’écurie, alors que le prix du lait ne cessait de baisser. J’ai eu envie de changer de modèle dans l’espoir de mieux gagner ma vie», raconte Stéphane Deytard depuis sa ferme de Suchy (VD). En 2003, jeune marié, il loue un petit domaine dans le village et décide de se lancer dans la culture de céréales et d’oléagineux qu’il écoule les premières années auprès des centres collecteurs. Parallèlement, l’agriculteur vaudois continue d’aider ses parents à la traite sur la ferme familiale et œuvre à l’extérieur dans une entreprise de travaux agricoles afin de joindre les deux bouts. Il reprend aussi une formation dans la biologie des plantes et des sols et se convertit au bio en 2012. Une réorientation qui convainc Stéphane Deytard de prendre un nouveau virage deux ans plus tard en choisissant de transformer et de vendre lui-même sa production. Il apprend les rudiments de la meunerie dans les livres et auprès de ses collègues pour valoriser ses récoltes de blé, d’amidonnier, d’engrain et d’épeautre, achète un premier moulin Astrié, développe son réseau, contacte les huileries de sa région dans le but de presser son colza et son tournesol. «J’ai commencé avec de toutes petites quantités, pour voir ce que ça donnait, puis le bouche-à-oreille a bien fonctionné et les volumes ont pris de l’ampleur au fil du temps.»Au même moment, un boulanger du village lui fait part de son projet d’ouvrir une enseigne à Yverdon-les-Bains (VD) et propose de tester ses farines.
«En quelques années, nous avons atteint la capacité limite de nos moulins», raconte Stéphane Deytard. Aujourd’hui, ceux-ci tournent jour et nuit, et 60% de la production est livrée aux boulangers de la région. Le reste est vendu à la ferme, à côté de ses huiles, lentilles et autres spécialités locales de ses collègues. «Je n’ai pas de magasin en libre-service. Les clients précommandent leurs achats sur notre site internet, je prépare la marchandise et ils passent la chercher quand ils veulent. Le prix est identique pour tout le monde, qu’on vienne pour 3 kg ou 50 kg de farine, et je le fixe moi-même en tenant compte de mes coûts de production réels. Dans l’agriculture, on a tendance à s’excuser de demander aux gens de payer pour notre marchandise. Alors que notre travail mérite d’être rétribué à sa juste valeur. On ne doit pas casser le marché», insiste Stéphane Deytard, qui exploite aujourd’hui 30 hectares, entre sa ferme et celle de ses parents désormais retraités. Indépendant depuis neuf ans, il a pu démissionner de son emploi à l’extérieur et travaille à 100% sur son domaine, avec son épouse et l’un de leurs deux fils. Une situation qui aurait été impossible sans ce changement de cap.Pour autant, le Vaudois ne tient pas à faire le procès de la grande distribution, qu’il estime nécessaire pour l’agriculture suisse, et reconnaît volontiers que sa reconversion a été exigeante. «J’ai dû développer de nouvelles compétences, j’ai fait des erreurs au début, il y a eu des moments de doute. Mais je m’en sors mieux financièrement et j’aime pleinement mon métier. Et j’ai aussi eu la chance que mon père soit ouvert à ces changements et me soutienne, même si au départ il ne comprenait pas bien le monde du bio et de la vente directe. Grâce à tout cela, je me sens mieux loti financièrement qu’il ne l’était à son époque.»+ d’infos www.fermealanoix.ch


Marine Schafer, 30 ans, éleveuse à Vuisternens-en-Ogoz (FR).

«J’ai toujours voulu pratiquer une agriculture à taille humaine»
Devenir agricultrice, Marine Schafer en rêvait depuis toujours. Mais n’étant pas issue d’une famille de paysans, elle opte d’abord pour un apprentissage de commerce… avant de réaliser, une fois son CFC en poche, que sa vocation se trouve effectivement ailleurs. Elle enchaîne alors avec un CFC agricole à Grangeneuve (FR) et déniche fin 2017 une vieille ferme de 7 hectares à Vuisternens-en-Ogoz, dans le Gibloux, qu’elle rénove l’année suivante. La Fribourgeoise décide de se lancer dans l’élevage de vaches allaitantes et jette son dévolu sur la race d’Hinterwald. Elle acquiert ses deux premières vaches dans l’Emmental et monte son cheptel petit à petit. Le troupeau est composé aujourd’hui d’une quinzaine de bêtes. «J’ai toujours su que je voulais pratiquer une agriculture à taille humaine et qui fonctionne en circuit fermé. Travailler pour la grande distribution n’a jamais été une option», raconte Marine Schafer, qui choisit dès le départ d’écouler sa production en vente directe.Les animaux sont abattus dans le village voisin de Farvagny et la viande, conditionnée sous vide, est écoulée en lots d’une vingtaine de kilos. «Je propose également des morceaux au détail dans le congélateur du libre-service de ma ferme.» À côté de son élevage bovin, l’exploitante fribourgeoise a développé une pension pour chevaux et héberge actuellement cinq équidés en stabulation, qui lui assurent une rentrée financière fixe bienvenue. Car après le succès de la vente directe durant la période du Covid, Marine Schafer a observé, comme plusieurs de ses collègues, une baisse de la fréquentation ces dernières années. «J’espérais pouvoir vivre à 100% de mon activité sur l’exploitation, mais j’ai dû me résoudre à prendre un emploi à l’extérieur pour compléter mon salaire.» Elle travaille actuellement à 30% environ dans une petite entreprise publicitaire de Fribourg en attendant de développer d’autres sources de revenus pour son exploitation, soutenue par Rémi, son compagnon, conducteur de trains aux Transports publics fribourgeois, qui l’aide à la ferme. «Nous avons planté une cinquantaine d’arbres fruitiers qui donneront dans quelques années. Ce printemps, je vais aussi semer du sarrasin et je prévois de mettre du blé d’automne ensuite. Nous connaissons un agriculteur dans la région équipé d’un moulin chez qui nous pourrions transformer nos céréales en farines. Et au mois de mai, je vais prendre une quarantaine de poules pondeuses», explique la jeune femme avec enthousiasme.Des projets qui, espère Marine Schafer, lui permettront prochainement de se consacrer à plein temps à son domaine. «Avec 10 hectares et 15 vaches, le défi est forcément important. Il faut sans cesse trouver de nouveaux débouchés, mais j’adore ce contact avec la clientèle. C’est super gratifiant de gérer ma petite ferme comme je le veux et de faire un métier qui a du sens.»+ d’infos www.lafermeduprabottey.ch


Maryline et Daniel Siegenthaler, 39 ans et 46 ans, producteurs laitiers à Trub (BE)

«Après dix ans, on ne reviendrait en arrière pour rien au monde»
«Le déclic? On l’a eu quand le prix du lait est tombé à 43 centimes. C’était il y a une dizaine d’années. On s’est assis un soir avec mon mari et on s’est dit qu’on avait deux choix: tout arrêter ou changer de voie», explique Maryline Siegenthaler. À l’époque, l’agricultrice et son époux Daniel, producteurs à Trub, dans l’Emmental (BE), sont à la tête d’un cheptel de 25 vaches laitières de race Brune et livrent 120’000 litres par année à l’industrie. L’été, la traite sert à la fabrication de leurs fromages d’alpage, qu’ils élaborent eux-mêmes à la montagne. «C’est une activité qu’on connaissait et qui nous plaisait. Comme on venait d’investir dans une nouvelle écurie, on s’est dit qu’on allait développer cette filière sur l’ensemble de l’année.» Seul problème: la production laitière est trop volumineuse pour leur nouvelle activité. «Cela aurait représenté près de 13 tonnes de fromage par année à fabriquer, c’était impossible à gérer à deux.»Le couple trouve alors une idée: ne faire qu’une seule traite par jour et laisser les veaux sous leur mère le reste du temps. Ils font un essai avec deux ou trois vaches. Celui-ci s’avère concluant et les Siegenthaler décident bientôt d’étendre la pratique à l’entier de leur troupeau. Le bétail est séparé la nuit, les vaches sont traites le matin, puis lâchées avec les petits, qui tètent librement le reste de la journée. Le lait du matin est fromagé chaque jour sur la ferme. Daniel et Maryline Siegenthaler fabriquent entre 5 et 6 tonnes de pâte dure par année, qu’ils vendaient au début sur les marchés et dans les magasins de la région. Mais en 2019, la famille a trouvé un nouveau canal de distribution avec la plateforme Cowpassion, association bernoise qui propose des produits issus d’élevages de veaux sous la mère. Une fois par mois, le couple prépare toutes les commandes, met les fromages sous vide et les expédie par la poste aux quatre coins de la Suisse. Et le succès est au rendez-vous. À tel point que la plateforme a dû mettre des clients sur liste d’attente. «De plus en plus de consommateurs cherchent des filières éthiques. C’est un heureux hasard, car nous n’imaginions pas un seul instant que sortir des sentiers battus nous ouvrirait de nouvelles perspectives. Pourtant, quand nous nous sommes lancés en 2015, notre entourage nous prenait pour des fous», se souvient l’agricultrice dans un sourire.Parents de cinq enfants, Daniel et Maryline Siegenthaler travaillent tous les deux à plein temps sur leur domaine de 25 hectares. La fabrication du fromage les occupe 5 heures par jour, auxquelles s’ajoutent les tâches quotidiennes à l’écurie. «Nous travaillons un peu plus qu’avant, mais nos heures sont bien payées et notre revenu a augmenté.» L’approche exige toutefois un très bon suivi du troupeau et de savoir s’adapter aux besoins des animaux selon leur âge et leur stade de croissance. «Mais c’est très valorisant de voir ces mères et leurs petits ensemble. Nous avons développé un lien différent avec nos bêtes. Aujourd’hui, on se sent apaisé, on ne panique plus en ouvrant le journal et en découvrant une énième baisse du prix du lait. Après dix ans, on ne reviendrait en arrière pour rien au monde», conclut Maryline Siegenthaler.+ d’infos www.cowpassion.ch


Urs Gfeller, 51 ans, maraîcher à Sédeilles (VD). «Cela nous permet de choisir nous-mêmes nos variétés et nos calibres»

Sur son exploitation maraîchère bio de Sédeilles, dans le district de la Broye-Vully, Urs Gfeller cultive des légumes sur 14 hectares de champs et sous 5000 m2 de serres, et emploie une cinquantaine de personnes, pour un équivalent d’environ vingt-cinq plein-temps. Le Vaudois s’est installé en 1994 avec la volonté dès le départ de pratiquer la vente directe. «Lorsque j’étais enfant, ma mère cultivait des légumes dans notre potager, qu’elle vendait sur un petit stand au marché de Fribourg. Après mon apprentissage, j’ai eu envie de poursuivre ce modèle», raconte Urs Gfeller. Mais en 1997, trois ans après s’être installé, il est approché par une enseigne de la grande distribution qui lui propose un partenariat. Le maraîcher hésite, puis accepte de tenter l’expérience. «Ensemble, nous avons élaboré un plan de production. Je me suis mis à cultiver davantage pour tenir mes engagements, mais j’ai rapidement constaté que les quantités convenues n’étaient pas respectées. On me prenait moins de marchandises que prévu et je subissais une pression sur les prix pour avoir le droit de vendre le reste. J’ai tout arrêté après une année», raconte Urs Gfeller.

Depuis plus de vingt-cinq ans, le maraîcher vaudois écoule ainsi la totalité de ses légumes en vente directe à travers plusieurs canaux. Il est présent au marché de Fribourg deux fois par semaine et fournit son magasin à la ferme, où il propose également des farines, de la viande, des huiles et différents assortiments de la région. Parallèlement, Urs Gfeller a développé les commandes en ligne et les abonnements de paniers selon le principe de l’agriculture contractuelle de proximité. Fin 2022, il a œuvré à la création de la coopérative Bio 26, magasin de producteurs bio installé en ville de Fribourg.Cette indépendance permet au maraîcher vaudois de fixer lui-même ses prix de vente, qui se situent légèrement en dessous de ceux du commerce, puisqu’il n’y a aucun intermédiaire ni frais de transport et emballages. «Cela nous permet aussi de choisir nous-mêmes nos variétés et nos calibres. Nous transformons la marchandise de deuxième choix en légumes séchés, conserves et confitures, ce qui limite nos pertes à 2 ou 3% des récoltes, soit dix fois moins qu’en produisant pour la grande distribution.» Urs Gfeller l’assure: il ne pourrait pas pratiquer ce métier autrement, même si cette approche comporte certaines exigences. «La qualité et le service doivent être irréprochables. La vente directe nécessite d’être à l’aise avec la clientèle et prêt à accueillir des gens sur sa ferme. Personnellement, j’aime beaucoup ce contact avec les consommateurs, mais cela ne correspond pas forcément à tout le monde», admet-il.Le producteur organise des portes ouvertes tous les deux ans qui rassemblent jusqu’à 1000 visiteurs sur l’exploitation. «Cultiver des légumes et voir la satisfaction de ceux qui nous les achètent est très valorisant. On ressent beaucoup de respect pour notre travail. Ce lien avec le public est important et permet de faire connaître la réalité du monde agricole, qui n’est pas forcément toujours bien comprise lorsqu’on voit certains débats lors des votations», conclut Urs Gfeller.
+ d’infos www.gfellerbio.ch