Conseils pour accueillir dignement les hermines et les lézards

Le Parc naturel régional Jura vaudois et Pro Natura partagent depuis trois ans leur expertise dans la création de structures favorisant des espèces indigènes, à la fois dans les exploitations agricoles et en lisière de forêt.
7 octobre 2024 Céline Duruz
© Parc Jura vaudois

Ce sont des habitants de nos campagnes, à la fois discrets et utiles pour les agriculteurs, mais dont l’existence est aujourd’hui menacée. Pour leur donner un coup de pouce, le Parc régional Jura vaudois et l’antenne vaudoise de Pro Natura sont allés à la rencontre des Communes, des propriétaires privés et des forestiers ou des agriculteurs afin d’identifier des emplacements et aménagements favorables aux hermines, aux belettes et aux placides lézards agiles.

«Depuis le printemps 2022, 80 structures ont été mises en place dans le périmètre entre Aubonne, Bière et Orbe, mais aussi hors du parc, détaille Valérie Collaud, responsable nature et biodiversité pour l’institution. Elles sont reliées à un secteur du Gros de Vaud dans lequel des mesures similaires ont déjà été prises par Pro Natura.»

Logis douillets

Dans le cadre de ce projet qui vient de prendre fin, des haies ont été créées et l’étagement des lisières a été amélioré, en zones agricole et forestière. Le paysage a été remodelé pour répondre aux besoins de ces espèces, sans toutefois compromettre la productivité des exploitations.

Des tas de branches ou de pierres ont été érigés, comprenant parfois en leur centre une douillette loge de 30 cm sur 30, garnie de feuilles. «Ces animaux utilisent les mêmes structures lors de leurs déplacements, l’idée consiste à recréer un réseau de cachettes pour les aider à rallier leurs différentes zones de chasse, poursuit Valérie Collaud. Ce sont d’excellents auxiliaires pour les agriculteurs.»

L’hermine est en effet une redoutable prédatrice, comme la belette, qui peut se glisser dans les galeries des rongeurs. «Ces petits carnivores peuvent engloutir un ou deux campagnols par jour, ajoute la collaboratrice du Parc. Si une famille s’installe sur un domaine, cela peut se monter à 50 souris éliminées par semaine, le plus naturellement du monde.»

Brochure de sensibilisation

Favoriser leur installation s’avère simple, une fois le bon emplacement identifié, d’entente entre les biologistes et les agriculteurs. «Ces espèces sont menacées ou vulnérables, il est donc important de faciliter leur nidification sur des sites propices», poursuit Valérie Collaud, soulignant qu’il est compliqué de dénombrer les hermines et belettes qui peuplent le secteur, ces dernières étant particulièrement furtives.

Pour aider les collectivités et les privés à rejoindre le mouvement, ou les enseignants à sensibiliser les écoliers à cette thématique, le Parc a édité une brochure, disponible sur son site internet.

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