«Les terres d'eau agissent comme
des éponges en cas de crues»

Qu’entend-on exactement par «terres d’eau», quelle en est la définition scientifique?

Elle varie passablement selon les spécialistes, mais la Convention sur les zones humides s’est entendue sur une définition assez englobante, regroupant l’entier des plans d’eau à l’exception des mers et des océans, qui constituent un monde en soi avec des spécialités scientifiques propres. Les terres d’eau incluent ainsi les marais, mares, étangs, lacs, lagunes, torrents, ruisseaux, rivières et fleuves, mais aussi les parties côtières marines, donc les baies et les récifs. Le dénominateur commun, c’est l’eau liquide comme élément constitutif d’un écosystème. On sait que la vapeur fait vivre quelques bactéries, que la glace abrite sans doute davantage de vie que ce que l’on a longtemps imaginé. Mais l’eau liquide est au commencement de tout: de l’apparition des espèces sur Terre, de leur évolution et de notre alimentation.

Ces zones sont également l’une des réponses au réchauffement climatique…

Oui, elles jouent un rôle déterminant, notamment pour séquestrer le gaz carbonique. Les sols gorgés d’eau permettent en effet à la matière végétale morte de s’y accumuler sous forme de tourbe et donc de capturer le carbone afin d’éviter qu’il ne s’échappe dans l’atmosphère. Les terres d’eau agissent aussi comme des éponges: elles permettent de rendre l’eau disponible en cas de sécheresse et, à l’inverse, d’absorber les crues et d’éviter les inondations en aval lors d’épisodes de pluies extrêmes. Face à ces enjeux, il est temps de nous reconnecter avec ces terres d’eau.