«Renouer avec la forêt donne envie de la protéger»

Dans son dernier film, la réalisatrice neuchâteloise Orane Burri plonge au cœur de nos forêts. Une manière d'en montrer la beauté, mais aussi de mettre en lumière les contraintes économiques exercées sur elles.
20 septembre 2024 Propos recueillis par 
Marjorie Spart
Autrice-réalisatrice, la Neuchâteloise Orane Burri vient de réaliser un film sur la forêt.
© Thierry Porchet

Votre dernier film Inestimables forêts plonge au cœur de nos forêts. Est-ce facile de les filmer?
Non, c’est très difficile! Les arbres sont très hauts et tout y est vertical, alors qu’on filme à l’horizontale… Il a fallu démultiplier les points de vue pour tenter de rendre la forêt au plus juste. Mais la restituer sur un écran est impossible. Je préfère voir ce film comme une sorte de teaser pour donner envie d’aller l’admirer en vrai.

Ce long-métrage est une carte blanche du Jardin botanique de Neuchâtel. Quel cadre cette institution vous a-t-elle donné?
Hormis le budget, ma seule contrainte était que le film devait accompagner l’exposition Business plantes que préparait le Jardin botanique et dont le thème était le lien entre les plantes et l’économie. Pour le reste, j’étais totalement libre. J’ai opté pour le documentaire, car cela me semblait le format le plus adapté pour traiter de ce sujet.

Et vous avez découvert le modèle des forêts jardinées pratiqué dans le canton de Neuchâtel. En quoi est-il exemplaire?
Ces forêts mêlent diverses essences, tailles et âges, ce qui leur permet d’être résilientes. Les arbres à couper sont minutieusement sélectionnés par les forestiers. L’humus est riche, le sol vivant et la biodiversité renforcée. En comparaison, j’ai visité des lieux en France qui ressemblaient à des champs d’arbres: tous plantés et récoltés au même moment, ils ne laissaient pas la place aux sous-bois et à la vie.

Tout va donc bien chez nous?
Oui… et non. En Suisse, nous avons une gestion durable de la forêt, basée sur de bonnes pratiques, mais le hic est qu’on se heurte vite à la question économique. Nos besoins en bois, pour construire et nous chauffer, sont supérieurs à ce que peuvent offrir nos forêts. Alors on importe. Et on fait peser le poids de notre consommation sur les autres pays qui déforestent leurs terres pour nos besoins. Des feux ravagent le poumon de la planète pour nous permettre de manger sans trop toucher à nos propres forêts. Nous vivons au-dessus de nos moyens. Cette situation n’est pas tenable.

+ d’infos Inestimables forêts est en salle en Romandie. Orane Burri sera présente à Cossonay (VD), Sion, Martigny (VS) et Couvet (NE) en cette fin de semaine. www.inestimablesforets.com

Vous voulez lire la suite de cet article ?

Profitez d'un accès illimité à toutes nos publications en format numérique

→ Nos abonnements

Les bonnes raisons de s'abonner

  • · Accès à l'ensemble de nos contenus en ligne
  • · Accès à des articles et des podcasts exclusifs
  • · Accès à toutes nos éditions (e-paper)
  • · Accès à nos hors-séries et suppléments (e-paper)
  • · Accès à des avantages réservés à nos abonnés

Déjà abonné·e ? → Se connecter

Achetez local sur notre boutique

À lire aussi

Accédez à nos contenus 100% faits maison

La sélection de la rédaction

Restez informés grâce à nos newsletters

Icône Boutique Icône Connexion