Une ruche intelligente pour lutter contre le varroa
Durant des années, l’apiculteur Willi Brunner a cherché un moyen de protéger ses huitante ruches du varroa, cet acarien qui détruit les colonies d’abeilles mellifères en se développant dans les cellules des couvains. Jusqu’au jour où, en discutant avec un ingénieur électricien, le Zurichois a trouvé une solution: intégrer un élément chauffant entièrement automatisé dans les cadres, afin de perturber le cycle de reproduction de ce parasite originaire d’Asie.
Simple et sain
«Il existait déjà des traitements thermiques manuels, mais ils étaient chronophages et peu efficaces. On pouvait aussi appliquer des acaricides chimiques, mais ceux-ci pouvaient être nocifs pour les abeilles. Je voulais proposer une méthode simple et saine», expose son fils Pascal Brunner, qui s’est associé à son père pour lancer la société. Après dix ans de développement et 3500 unités test installées en Europe, en Nouvelle-Zélande et en Amérique du Nord, leur système est depuis peu disponible en précommande et sera commercialisée au grand public le mois prochain.
Lifehive se veut «la première chambre à couvain exterminatrice de varroa au monde». Concrètement, cette technologie augmente la température de la ruche à 42°C pendant des périodes de trois heures grâce à un panneau solaire installé à côté de la ruche. Un algorithme garantit que les traitements ne nuisent pas à la santé de la colonie, tout en empêchant la réinfestation.
Maintenir la biodiversité
«Nos recherches montrent que ce système tue plus de 95% des descendants de varroa à chaque traitement, et ce sans interventions manuelles régulières qui peuvent entraîner un stress pour la ruche et l’apiculteur», se félicite l’entrepreneur, tout en rappelant la grande menace que représente cet acarien sur les butineuses.
«Le varroa agit comme un multiplicateur d’autres maladies telles que le virus de l’aile déformée ou la paralysie chronique. Il y a vingt ans, les abeilles étaient capables de gérer un nombre relativement élevé de ces parasites. Mais aujourd’hui, la charge virale de ces derniers a augmenté, ce qui accélère la mortalité des colonies, explique-t-il. Il est nécessaire de lutter, car les pollinisateurs jouent un rôle central dans le maintien de la biodiversité et de nos systèmes alimentaires.»
+ d’infos lifehive.io
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