Cette scientifique a fait de son amour du Léman son métier
De son bureau, situé à Changins (VD), Nicole Gallina ne voit pas le Léman. Mais elle ne s’en plaint pas, préférant remonter les stores pour nous montrer le Mont-Blanc et les montagnes au sein desquelles elle aime se ressourcer. L’actuelle secrétaire générale de la CIPEL nous propose de siroter un verre d’eau – du lac évidemment – avant de dévoiler son parcours, «ses mille vies» comme elle le dit.
Depuis 2023, l’hydrobiologiste occupe le poste stratégique de secrétaire générale de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL), «le poste de ses rêves». «Si un jour on m’avait dit que je pourrais travailler pour le bien de ce lac, je ne l’aurais pas cru», avoue-t-elle avec la franchise qui la caractérise. Pourtant, en feuilletant son impressionnant curriculum vitae, on se dit que cette nomination coule de source. «Je me suis toujours bien sentie proche de l’eau», reconnaît Nicole Gallina, qui a grandi non loin du lac des Quatre-Cantons.
Avoir pu travailler pour l’État et dans la recherche m’a montré l’importance de la communication entre ces deux mondes.
Fille de parents italiens, elle y passe une enfance heureuse, à savourer les risottos aux champignons concoctés par sa maman. À la maison, elle parle italien, puis se met à l’allemand sur les bancs de l’école. Quelques années plus tard, elle peaufine son espagnol durant un périple de dix-huit mois, sac au dos, en Amérique du Sud. «J’ai toujours aimé voyager. Avant de commencer l’université, j’ai rejoint mon oncle en Équateur. J’ai servi des cocktails sur une plage et me suis occupée d’une finca (ndlr: une maison de campagne). C’est là que j’ai eu un déclic. J’ai su que je voulais être biologiste pour prendre soin de la nature.»
Pas de répit à l’uni
Son master en écotoxicologie aquatique en poche, elle quitte l’université et devient maman pour la première fois. Elle rejoint alors les rangs de l’État de Genève en tant que collaboratrice scientifique au service de l’écologie des eaux. Durant cette pause dans la recherche académique, sa carrière prend un nouvel essor, alors qu’elle sur le point d’accoucher pour la seconde fois. «Le professeur Martin Beniston m’a proposé un travail de recherche sur les cyanobactéries. Cette rencontre a changé ma vie.»
En 2007, elle entame une thèse, sous la direction de ce professeur émérite, vice-président du GIEC récompensé du prix Nobel de la paix, pour étudier l’effet du changement climatique sur la qualité des eaux de lacs périalpins. «Avoir pu travailler à la fois pour l’État et dans la recherche m’a ouvert les yeux sur l’importance de bien communiquer entre le monde scientifique et celui des administrations publiques, note la jeune quinquagénaire. C’est ce qui fait le succès de la CIPEL.»
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