Le cavalier fribourgeois de 25 ans s’est qualifié pour le concours complet avec Grandeur de Lully CH. Nous l’avons suivi lors des derniers préparatifs avant la compétition la plus importante de sa saison.
![Robin Godel et son cheval en forme olympique à l’aube des Jeux](https://www.terrenature.ch/wp-content/uploads/2024/07/robin_godel_photo.jpg)
Un entraînement sur mesure
La particularité du concours complet est de réunir trois disciplines (lire ci-contre). Réaliser le juste dosage entre celles-ci demande beaucoup de tact et de sensibilité. Bien que le cross et ses obstacles naturels soient l’épreuve phare, Robin Godel va mettre l’accent ces prochains temps sur d’autres aspects, notamment le dressage. «Grandeur a une telle expérience qu’il n’est pas nécessaire de travailler les obstacles naturels. En revanche, le programme olympique de dressage diffère de ceux dont on a l’habitude, avec davantage de technicité. Afin de garder Grandeur motivé mentalement, je varie le plus possible les séances, à raison de six fois par semaine, n’oubliant pas des balades en extérieur.»
Objectif ambitieux
Si tout est organisé en fonction des deux chevaux olympiques, la vie quotidienne continue malgré tout, et ce jusqu’au jour du départ. Le cavalier fribourgeois entraîne également huit autres montures, pour des clients ou pour le commerce. Et donne plusieurs fois par semaine des cours. À raison d’une heure par jour et par cheval, en plus du suivi de ses élèves, les journées sont longues et commencent tôt. Encore quelques semaines et il sera temps de prendre la route. «Nous effectuerons le trajet jusqu’à Paris de nuit, afin d’éviter la circulation et de permettre aux chevaux de voyager avec des températures plus agréables. Pour eux, les JO restent un événement comme un autre. Je ne pense pas qu’ils soient conscients de l’enjeu.»
Les épreuves équestres vont se dérouler dans les jardins de Versailles, ce qui promet un beau spectacle. «Le cross comportera de nombreux virages à 90°, qui demandent un cheval très maniable. Ce format devrait bien convenir à Grandeur. Mais afin de ne pas me mettre trop de pression, j’essaie d’aborder ces Jeux comme une autre compétition.» Avec malgré tout des objectifs élevés: le Fribourgeois vise un podium en équipe et une place dans les huit premiers en individuel.
Compétition sur trois jours
Le concours complet est composé de trois épreuves partielles: le dressage, le saut et le cross. Les JO de Paris réuniront 65 concurrents en individuel, ainsi que 16 équipes. L’événement commencera le samedi 27 juillet, avec le dressage, suivi du cross, d’une distance de 5500 mètres environ avec 42 efforts. La compétition se terminera par le saut d’obstacles. Si quatre athlètes suisses ont été sélectionnés, seuls trois d’entre eux prendront le départ, le quatrième étant sur place en tant que cavalier de réserve. Le choix définitif aura lieu quelques jours avant l’épreuve, en fonction de la forme des chevaux. Une autre cavalière romande sera du voyage, la Lausannoise Mélody Johner avec Toubleu de Rueire.
Un élevage de niveau international
Grandeur de Lully CH, le cheval que monte Robin Godel, lui est confié par Jean-Jacques Fünfschilling, Ce Fribourgeois verra pour la troisième fois un équidé de son élevage participer aux Jeux olympiques. Grandeur a de qui tenir, puisque son grand-père Gauguin de Lully CH avait brillé sous la selle de Christine Stückelberger, remportant en 1988 la médaille d’argent par équipe et la médaille de bronze individuel aux Jeux olympiques de Séoul, en dressage. En 2004, le fils de Gauguin, Mr G de Lully, terminait à la 10eplace des JO d’Athènes dans la même discipline. «Mon but a toujours été de montrer qu’on peut produire en Suisse des chevaux rivalisant au niveau international, souligne Jean-Jacques Fünfschilling. Je m’y engage depuis des années, faisant des sacrifices pour garder les meilleurs équidés de mon élevage et les confier à des cavaliers talentueux, plutôt que de les vendre. Je suis fier qu’une monture 100% helvétique, et même 100% fribourgeoise, soit au départ des JO.»