"Bergers", un nouveau départ pastoral sur grand écran

C’est l’histoire d’un publicitaire canadien qui, le jour de ses 30 ans, décide de tout quitter pour devenir berger en Provence. Là, dans l’immensité des Hautes-Alpes, il découvre la rudesse de la vie au rythme d’un troupeau de brebis, la précarité de ce métier sans âge, mais aussi la beauté d’une existence menée par monts et par vaux, au soleil comme au plus fort de l’orage.

Il a beau être aussi universel qu’une fable, le scénario de Bergers n’a pourtant rien de fictionnel: ce film qui sort sur les écrans suisses le 9 avril est directement inspiré de l’histoire de Mathyas Lefebure, dix ans de transhumances au compteur après avoir abandonné l’agitation de Montréal. Le roman qu’il en tire, D’où viens-tu, berger?, récit initiatique qui n’est pas sans rappeler l’Estive de Blaise Hofmann, se décline aujourd’hui au cinéma devant la caméra de Sophie Deraspe.

Tournage complexe

À l’écran, le réel s’entremêle avec la fiction. Pas seulement parce que le scénario est inspiré d’une histoire vraie, mais surtout parce qu’on ne dirige pas quelques centaines de moutons comme on le ferait avec des acteurs.

«Toute l’organisation avec de vrais bergers, de vrais éleveurs, et évidemment de vrais troupeaux qui ont leur fonctionnement propre lié aux saisons, aux déplacements, aux cycles de reproduction, s’est avérée extrêmement complexe», confie la réalisatrice.

Un défi technique qui a réjoui Sophie Deraspe: «J’adore mettre mon instinct à l’ouvrage en travaillant dans des conditions climatiques pas toujours prévisibles, avec des animaux, des troupeaux, qui ont leurs mouvements internes. Un troupeau, avec un très bon berger et un chien, ça va à peu près où tu veux, mais ce n’est pas sûr non plus, et puis ça ne peut pas y aller deux fois.» Contemplatif et réaliste à la fois, un film qui rappelle que la vie de berger fait encore et toujours rêver.