Des écrins d'exception pour les vins
«La chauffe, appelée aussi bousinage, est l’une des étapes les plus importantes de l’élaboration d’un fût. Par sa durée et son intensité, elle déterminera les arômes que l’on veut apporter au bois. Ici, nous en proposons quatre, de la légère, avec ses douces flaveurs briochées, à la forte, aux notes de café et de torréfaction.» Rémi Merlier a l’œil qui brille lorsqu’il parle de son métier. Le tonnelier œuvre à la tonnellerie Sother du Domaine du Manoir, à Valeyres-sous-Rances (VD), depuis sa création, au printemps 2023. À ses côtés, Maël Buron, fraîchement diplômé. «Notre spécialité, c’est la pièce de 228 l. Mais nous pouvons aussi façonner des 225 ou des 300.»
La particularité de l’endroit? La matière première provient exclusivement de forêts du Plateau suisse, achetée aux enchères par Pierre-Olivier Dion Labrie, directeur technique du Domaine du Manoir et du Château de Malessert, à Perroy (VD). «Je ne sélectionne que les meilleures grumes, ce qui nous met parfois en concurrence avec l’ébénisterie de luxe. Elles sont ensuite confiées à un merrandier français qui nous les fend en respectant les veines du bois.»
Les merrains, soit les planches obtenues à partir des grumes, sécheront au minimum deux ans à l’air libre, soumis aux intempéries, atténuant ainsi l’amertume de leurs tannins. Une fois usinés, ils se transformeront en douelles. «Vient alors la mise en rose, dit Rémi Merlier. Chaque pièce est assemblée à l’intérieur d’un cercle en acier. Puis, nous assurons la structure du fût en glissant deux autres cercles et poursuivons la mise en forme par une première chauffe qui attendrit le bois. Elle sera suivie du cintrage et du fameux bousinage avant de passer à la pose des fonds et aux finitions.»
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