Oignons en fête pour le Zibelemärit
Petite, elle observait les anciens se réunir au coin du feu pour peler les oignons. Aujourd’hui, la tradition perdure à Chabrey (VD), où Mary-Christine Christinat et ses proches confectionnent 300 tresses pour le Zibelemärit de Berne, dont les origines remonteraient au XVe siècle.
Cultivées par un voisin, les deux espèces utilisées – le blanc de Savoie et le rouge de Genève – ont d’abord été nettoyées. «Il s’agit de couper la racine et enlever les pelures de surface, pour que les oignons soient brillants. C’est l’étape la plus longue, mais de nombreux amis nous ont aidés», confie l’artisane, qui estime le volume total à 500 kg, soit environ 15 000 pièces.
Elle réalise ensuite le tressage seule, pendant près de cinq heures par jour. «C’est répétitif, mais cela me ressource», dit celle qui façonne aussi une centaine d’animaux en oignons, à l’aide de cure-dents. Dernière étape: végétaliser les tresses avec des fleurs séchées ou du lierre cueilli en forêt. Lundi dès l’aube, elle vendra ses créations dans la vieille ville en effervescence. «C’est stressant, car un mois de travail se joue en une journée. Mais c’est une ambiance unique.»
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