Une association met en vitrine le bois de résonance de l'arc jurassien

Une xylothèque destinée aux luthiers vient d'être inaugurée à Cernier (NE). Ce lieu d'exposition vise à mieux valoriser les épicéas et érables ondés appartenant aux propriétaires privés et publics de forêts.
10 octobre 2024 Lila Erard
Des dizaines de planchettes sèchent dans le nouveau local, situé sur le site d’Evologia. L’inauguration de jeudi dernier s’est faite en présence du luthier Jeanmichel Capt, de l’ingénieur forestier François Godi et de Stéphane Brawand, chargé d’affaires chez ForêtNeuchâtel.

Le long d’une rangée d’étalages, des dizaines de planchettes allant du beige pâle au marron strié sèchent dans un local chaleureux. Nous sommes dans la nouvelle xylothèque du site d’Evologia, à Cernier (NE), créée par l’association Forêtxcellence en collaboration avec les cantons de Vaud, Neuchâtel et Berne, ainsi que les associations de propriétaires forestiers de la région. Inauguré jeudi passé, ce lieu d’exposition cherche à mieux valoriser le bois de résonance de l’arc jurassien, servant à la fabrication d’instruments de musique.

«Ces dernières décennies, ce matériau de haute qualité était souvent noyé dans des lots vendus à des scieurs, puis utilisé en menuiserie ou en ébénisterie. Notre but est de reprendre le contrôle de ce marché et perpétuer ce savoir-faire ancestral, tout en permettant aux propriétaires de forêts, aussi bien privés que publics, de bénéficier du fruit de la vente», explique Stéphane Brawand, chargé d’affaires chez ForêtNeuchâtel, qui a coordonné le projet.

Ces dernières années, plusieurs spécimens ont été sélectionnés dans ces 10 000 hectares de forêt, du Risoud à la Brévine, à l’occasion de coupes annuelles planifiées. Le garde forestier chargé de repérer les arbres a travaillé sur la base de critères visuels. «Un épicéa de résonance pousse au-dessus de 1000 m d’altitude, mesure au moins 50 cm de diamètre, a plus de 150 ans, est très droit et cylindrique, et n’a aucun nœud sur les cinq premiers mètres. Cela ne concerne qu’un arbre sur 10 000», estime l’ingénieur.

L’émotion d’une planche

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