Tom le Jardinier, une nouvelle pousse dans Terre&Nature
L’année 2018 s’annonce particulière pour Tom Monnat. Ses bretelles et son accent charmant ne vous seront bientôt plus inconnus. À moins que vous ne fréquentiez déjà son site internet animé de vidéos. Créateur et incarnation de Tom le Jardinier, le jeune homme aux yeux verts animera chaque semaine une double page dans Terre&Nature. L’occasion de donner des conseils pratiques et variés à tous les amoureux des plantes: de l’amateur averti en quête de nouvelles variétés au débutant désireux de végétaliser son balcon.
Dans quelques jours, Tom fêtera ses vingt-cinq printemps. Il incarne cette génération Y de jeunes soucieux de l’écologie, sensibles à l’origine de leurs aliments et respectueux de la nature, mais nés avec internet, les médias sociaux et un natel à la main. Sous ses airs un peu dandy et franchement urbains, Tom cache un authentique amour du jardinage. «Mon papa est agriculteur, ma maman travaille dans les soins. Mais contrairement à beaucoup de jeunes de ma région, je n’ai jamais été attiré par les vaches et je n’ai jamais su la marque du tracteur de mon père. Depuis toujours, je préfère les légumes et les fleurs. Peut-être un peu par esprit de contradiction!» C’est aux côtés de son grand-père maternel que Tom, gamin, se familiarise avec les semis de carottes et la rotation des cultures.
Quand on fait longtemps la même chose, on finit par se lasser. Mon secret? Etre tous les jours débutant dans quelque chose. J’aime les défis!
Premiers pas au potager
Il grandit aux Pommerats (JU), dans les Franches-Montagnes. L’école obligatoire terminée, l’ado se lance sans hésiter dans un apprentissage d’horticulteur. Naît alors l’envie de cultiver des légumes destinés à la vente directe. À 1000 mètres d’altitude, dans une région plutôt destinée à l’élevage chevalin, le projet est inédit. Son père lui concède un hectare de terres, il trouve un débouché pour sa production par le biais du marché des paysannes et se lance dans l’aventure. C’est compter sans le «crabe», qui vient ruiner ses projets. «J’avais des douleurs à la cheville. Cela aurait pu être une tendinite. C’était un sarcome, un cancer qui touche les os et le cartilage.» Tom pose les outils et quitte le Jura précipitamment. S’ensuivent de longues semaines à l’hôpital, de pénibles mois d’incertitude. Entre les chimiothérapies et les opérations, il se met à trier ses photos et à les publier sur Instagram.
Son sens de l’esthétisme, de la composition et de la lumière fait mouche. Tom sait magnifier la géométrie d’une joubarbe ou d’un chou, susciter la gourmandise avec ses photos de recettes dignes d’un magazine de cuisine. «Comme j’avais du temps et que je ne pouvais pas entreprendre grand-chose de physique, j’ai appris à monter des sites internet, puis j’ai créé le mien. J’ai lu beaucoup de journaux spécialisés pour m’inspirer. Je cherchais un moyen de valoriser mes connaissances horticoles par un autre biais, car j’ai très vite dû admettre que mon projet de maraîchage n’était plus réalisable.»
Du jardin au graphisme
En 2018, cela fera cinq ans que la maladie est en rémission. Le risque de récidive s’amenuise. «J’en suis sorti cabossé, mais vivant», conclut-il, éprouvé mais pas larmoyant. Reste à se remettre sur les rails du monde professionnel. Ce qui n’est pas une mince affaire. «Après de nombreuses postulations et beaucoup de refus, j’ai tenté la technique du piston, et ça a marché!» Il faut dire que les liens entre l’horticulture et le graphisme sont aussi ténus qu’une vrille de pois mangetout, sauf pour Emmanuel Siegfried. Ce dernier l’engage au sein de l’agence idcode, désormais Komunik, une entreprise lausannoise spécialisée dans le graphisme, le numérique et l’impression.
«En voyant son portfolio, j’ai cru qu’il s’agissait d’un pro, se souvient son actuel patron. Je n’envisageais pas de prendre un apprenti, mais après trois jours de stage, j’ai changé d’avis. Tom était hypermotivé. Il avait plein d’idées. Cette épreuve l’a peut-être rendu plus exigeant. Il ne perd pas de temps avec les choses qui ne l’intéressent pas. En revanche, il bouffe la vie à pleines dents.» Par chance, l’agence est responsable de la mise en page de Terre&Nature. Et dans ce journal, mieux vaut ne pas confondre un cardon avec un céleri branche ou un géranium avec un pélargonium. Les connaissances de Tom trouvent enfin un terreau favorable pour croître et prospérer. Il se lance donc dans un nouvel apprentissage de polygraphe, tout en développant ses projets personnels en parallèle. Ainsi, lorsque Migros Magazine l’a contacté pour obtenir de lui du contenu jardin, la vidéo s’est imposée. Et toute l’agence Komunik l’a soutenu.
«Je l’ai encouragé à incarner le personnage à l’aide d’un chapeau et d’une paire de bretelles», confie Emmanuel Siegfried. Tom n’est pas du genre à se mettre en avant, même s’il a fait ses gammes dans les fanfares et les Guggenmusik jurassiennes, mais il joue le jeu, avec sérieux. Lumière, prises de vues, cadrage, montage: il y a, encore une fois, tout à apprendre. «Lors du premier tournage, il y avait au moins trente personnes autour de moi. C’était tétanisant! On ne peut pas dire que j’y prends goût, mais je m’habitue. On commence à me reconnaître dans la rue, et c’est plutôt sympathique.» Il y a cinq ans cette année que le grand-papa de Tom est décédé. À n’en pas douter, il serait fier du chemin accompli par le petit garçon qui travaillait au potager à ses côtés.
Tom Monnat
UN LIVRE
«Le jardin secret», de Jean-Pierre Coffe, j’ai reçu ce livre à Noël et me réjouis de le dévorer. J’aimais beaucoup le personnage et j’ai toujours apprécié sa lutte pour des aliments sains et naturels.
UNE MUSIQUE
«Before the Storm», Mané, j’ai accueilli cette jeune auteure, compositrice et interprète lausannoise dans ma dernière vidéo de Noël. J’apprécie beaucoup sa musique.
UN PLAT
Les spaghettis bolo, j’aime les recettes toutes simples et cuisiner les bons produits. J’en proposerai d’ailleurs dans mes pages.
UN OBJET FETICHE
Le sécateur, inévitable compagnon de tout jardinier qui se respecte.
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